mercredi 13 décembre 2006

Les producteurs face aux changements climatiques

Une légère hausse de 1 ou 2 degré de la température a un effet positif sur les récoltes de vin avec des vins plus sucrés, plus alcoolisés et moins acides. Pourtant à long terme un réchauffement climatique plus fort peut avoir des effets négatifs très importants sur la production viticole et les modes de production.

Selon les prévisions de l’Australian Wine and Brandy Corporation, l’Australie va connaître une récolte 2007 en baisse de 20% (1,5 millions de tonnes contre 1,9 millions en moyenne) qui serait due à la sécheresse et aux gelées du mois d’octobre. En France en 2003, la canicule de l’été a occasionné une chute de 17% de la récolte selon le Ministère de l’agriculture et de la pêche.

On peut constater que le réchauffement climatique à terme peut provoquer des conséquences désastreuses pour les producteurs de vin avec des vendanges plus précoces, l’apparition de nouveaux parasites, un déplacement des zones viticoles vers le Nord et une baisse de la production pour certaines régions.

La vitesse du réchauffement observé (plus d’un demi-degré en un siècle sur le globe) et attendu (de 1,4°C au mieux à 5,8°C au pire, en moyenne globale, entre 1990 et 2100) est cent fois plus élevée que la vitesse moyenne des variations naturellement imprimées au climat de la Terre (quelques degrés en 10 000 ans chaque fois) selon l’ORNEC.

Les effets du réchauffement climatique se font déjà sentir sur de nombreux secteurs économiques. Ces changements climatiques et leur anticipation vont conditionner la compétitivité des producteurs de vin français qui vont devoir accroître leur savoir-faire. Comment adapter les modes de productions aux changements climatiques ? Quelles vont être les régions les plus touchées par ces changements ? La France pourra t-elle continuer à produire le même type de vin? Peut on s'attendre dans le futur, à voir des pays comme le Royaume-Uni ou les pays scandinaves développer une production viticole comme la France?

La réflexion nationale et prospective est nécessaire pour répondre à ces questions, sensibiliser et adapter le vignoble français, ce qui suppose un dialogue important entre les pouvoirs publics et les producteurs pour déterminer les pratiques nécessaires et donc les investissements à réaliser. Certains organismes français (tels l’INRA ou l’ORNEC) ont déjà avancé des solutions comme l’amélioration des méthodes d’irrigation, des Vendanges nocturnes mécaniques, le Refroidissement des chais, la mise en place d’un observatoire de l’incidence du réchauffement climatique sur le vin et la création d’indicateurs pertinents sur le climat permettant l’anticipation.

Pour en savoir plus, une étude de l’ORNEC.

2 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Pour être efficace, les producteurs français vont devoir faire preuve de tout leur savoir-faire.
Au déla de la réflexion nationale et prospective que vous suggérez, les producteurs européens voire les producteurs mondiaux n'ont ils pas intérêt à s'unir pour prévoir et anticiper les changements climatiques?

13 décembre 2006 à 20:01:00 UTC+1  
Blogger Vincent Hallade a dit...

Merci pour ce commentaire.

Il est vrai que les producteurs mondiaux auraient intérêt à agir ensemble pour avoir une capacité de recherche supérieure. Ils doivent apprendrent à rentrer dans un mode de coopétition où les concurrents sont à la fois des alliés et des ennemis.

16 décembre 2006 à 19:12:00 UTC+1  

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