mercredi 28 février 2007

Les consommateurs de vin mangent plus sainement que les consommateurs de bière

Selon un étude danoise publiée, hier sur le site de la revue hebdomadaire des médecins, "Ugeskrift for Laeger", les consommateurs de vin achètent plus d'olives, de fruits et légumes, de poisson, de viande et de produits laitiers maigres que les amateurs d'orge. Les chercheurs soulignent que les consommateurs de vins ont un niveau d'éducation plus élevé, des revenus supérieurs et se portent mieux psychologiquement que ceux qui n'en boivent pas. Les chercheurs ont analysé un large échantillon de 3,5 millions de tickets de caisse dans plus de 98 supermarchés sur une période de 6 mois de septembre 2002 à février 2003.
Les danois ont déja réalisé plusieurs éudes dans ce domaine et plusieurs ont démontré qu'il y a moins de risques de maladies cardiovasculaires et de types de cancer chez les buveurs modérés de vin par rapport à ceux qui préfèrent la bière ou les alcools.

Pour en savoir plus sur l'étude danoise, lisez l'article de 20 minutes

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mardi 27 février 2007

La droite veut séduire les producteurs de vin

En déplacement à Sancerre le 26 février, Nicolas Sarkozy s'est dit «favorable à l'ouverture à la publicité sur la consommation de vin, dans la mesure où celle-ci est raisonnable et modérée». Sarkozy par ce genre de déclaration compte t-il séduire les producteurs de vin? Selon le leader de l'UMP, l'avenir du vin se trouve dans les AOC, les labels, en bref la qualité.

Par cette visite, Nicolas Sarkozy voulait aussi rassurer les producteurs de vin après avoir déclaré qu'il ne buvait jamais d'alcool à la télévision.

Pour en savoir plus, lisez l'article de Viti-net

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lundi 26 février 2007

Brèves : Rechauffement climatique et vin anglais

Le réchauffement climatique profite au vignoble anglais qui est passé "du statut de curiosité horticole à une véritable activité économique". Ce marché qui va devenir le premier marché de consommation européen d'ici 2010, n'est pas seulement un marché de consommation mais aussi un pays de production. Des cépages allemands et français (depuis quelques temps) sont développés depuis 1960 (source Article le Figaro) et les anglais du Kent sont bien positionnés sur les vins blancs effervescents. En 2003, année de la canicule les vins mousseux du Kent avaient supplantés leurs concurrents français lors des concours oenologiques.

Pour plus d'information, lisez l'article du Figaro

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samedi 24 février 2007

Brève: une bonne année 2006 pour le vin français


Un article de Boursorama montre que le vin français s'en est bien sorti cette année, avec des exportations en hausse de 13% par rapport à 2005.

Un paradoxe cependant: ce sont les grands crus bordelais et bourguignons qui tirent ces chiffres vers le haut et, dans le meme temps, les progrès sont attribués à un effort de baisse des prix et de meilleure lisibilité. Il est notamment préconisé de poursuivre dans la voie d'une modernisation de l'image du vin, afin de s'aligner sur les vins du Nouveau Monde.

De plus en plus on voit l'hypothèse d'une segmentation claire entre grands crus et vins de pays. La modernisation de l'image, pourquoi pas, mais pas forcément pour les grands crus, qui bénéficient de l'attrait de la tradition, et disons-le du snobisme du consommateur!

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mercredi 21 février 2007

L'oenotourisme, un marché stratégique

De plus en plus de viticulteurs français s’intéressent à l’oenotourisme et y voit entre autre une solution pour sauver leur exploitation de la crise.

“L’œnotourisme peut représenter entre 15 et 50% des ventes d’une exploitation viticole. Le contact direct avec la clientèle permet de juger du ressenti des consommateurs face à ses vins. On peut aussi par ce moyen lisser ses ventes par correspondance sur l’année en fidélisant ses visiteurs”, explique Yohann Castaing, d’Alcyon consulting, consultant en marketing.

Mais ce ne sont pas les seuls avantages de l’oenotourisme. Cette pratique permet notamment d’éduquer les consommateurs, de faire découvrir ses produits, son savoir-faire, une région et ainsi de fidéliser une clientèle avide de découverte qui deviendra elle-même un relais de communication directe et efficace. L’oenotourisme peut être utilisé comme un arme économique pour étendre le rayonnement et l’influence du vin français dans le monde.

En France, Le marché de l’oenotourisme est estimé à 7 millions de personnes (source Viti-Net) mais son potentiel est encore plus important car la France est la première destination touristique du monde. La France dispose sur ce marché de l’oenotourisme, des atouts qu’elle ne peut qu’exploiter. Bien qu’en crise, le vin français reste le premier vin consommé et exporté au monde. Comment ne pas exploiter ce capital ?

En France c’est l’Alsace qui est la région la plus dynamique en la matière grâce entre autre à une situation géographique favorable. La majorité des grandes régions viticoles (Bordeaux, Val de Loire) se sont lancées dans l’oneotourisme. Pourtant la France reste en retard par rapport à des pays producteurs concurrents comme les Etats-Unis, le Chili, l’Argentine ou l’Afrique du Sud.

Mais l’oenotourisme ne s’improvise pas. Il doit faire l’objet d’un réel investissement et d’une forte implication. Pour accueillir les touristes dans leur exploitations ou domaines, les producteurs doivent faire preuve d’un véritable professionnalisme. En France, comme nous l’avons souligné auparavant, des initiatives ont été prises mais l’effort doit être collectif pour permettre à la France d’être un acteur majeur sur le marché de l’oenotourisme.

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mardi 20 février 2007

Roger Geens, trafiquant de vin


C'est une affaire de grande ampleur qui a ressurgi ces jours ci. Un brève du site belge RTL Infos
relate la découverte d'un trafic de vins du à la société belge Geens Benelux. Deux membres de la direction et deux chefs de service ont été placés sous mandat d'arret à Louvain.
Cette affaire est le dernier épisode en date d'une histoire qui dure depuis le début des années 80 et qui est l'organisation d'un réseau de grande ampleur qui abreuve l'Europe du Nord de vin modifiée chimiquement et abusivement présenté sous de fausses étiquettes comme venant de célèbres chateaux bordelais.

Un article de l'Express de novembre dernier relate les ralentissements auxquels est confrontée la justice bordelaise dans son enquete sur cette filière derrière laquelle figure une personne énigmatique: Robert Geens. Résident monégasque, ce dernier a été convoqué par la justice, ne s'est jamais présenté, et n'a pas été inquiété depuis. Les échantillons de vin saisis dans les propriétés du groupe Geens n'ont toujours pas été analysés. C'est peut etre la lenteur de la justice qui a poussé l'INAO à se porter partie civile en juillet dernier.

"Depuis plus de quatre ans, le mystérieux Roger Geens, surnommé "Dieu" par certains de ses ex-collaborateurs français, apparaît dans deux dossiers confiés à des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Bordeaux. L'un porte sur les détournements de fonds avoués par Isabel Teles Pinto, l'ancienne représentante pour la France de Geens Benelux, ainsi que sur des fausses factures reprochées à Hannah Agostini et que cette dernière conteste. Le second, plus volumineux, a trait aux fraudes massives dénoncées en 2002 par cette même Isabel Teles Pinto." rapporte un article du journal Sud Ouest du 24 novembre 2006.


Si les tenants et aboutissants de cette affaire ne sont pas très clairs, ils montrent en tout cas la menace qui pèse sur les grands crus français, victimes potentielles des pires effets de la contrefaçon.

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dimanche 18 février 2007

La guerre du vin fait rage à Bruxelles

Le parlement européen a voté jeudi dernier, 15 février 2007, un rapport de la député socialiste grecque Katerina Batzeli avec 484 votes favorables, 129 contre et 24 abstentions.

Le « Rapport sur la réforme de l’organisation commune du marché du vin » (2006/2109 (INI)) critique la proposition de la Commission Européenne sur la réforme du marché vitivinicole européen qui recommande, entre autres mesures, l’arrachage de près de 400 000 hectares de vignoble. Le texte dénonce les difficultés que rencontre le secteur du vin au sein de l’UE, avec l’augmentation des importations des vins du nouveau monde et la surproduction avec peu de perspectives de sortie sur les marchés. Le Parlement a souligné que ces facteurs exercent une pression à la baisse des prix et donc des revenus des producteurs.
Malgré ces problèmes, le rapport montre que l’arrachage massif et indiscriminé de vignes que préconise la Commission, constitue une attaque injustifiée au patimoine vitivinicole européen et une mauvaise voie pour éviter un excès de production.

Rentrons plus en détail dans les propositions du rapport de Mme Katerina Batzeli. Elle propose de réduire les cas où un abandon définitif d’une plantation soit possible donc d’un arrachage massif de vignes. Elle différentie 6 possibilités :
- les vignobles situés en zone montagneuse
- les vins insulaires avec une indication géographique
- les vignobles situés sur un versant pour éviter l’érosion et la perte de biodiversité
- ceux situés dans des régions de production traditionnelle et avec une importance historique
- les vins qui ont des débouchés commerciaux
- les vignobles dont la réduction excessive supposerait une menace pour l’existence de toute une région ou d’une AOC.
Cependant pour éviter une croissance continue de la production, le rapport préconise une attribution des nouveaux droits de plantation de manière prudente en privilégiant notamment les jeunes agriculteurs, les producteurs de vin de qualité et les plus performants en matière d’exportation.
Le texte soutenu par le Parlement présente également d’autres propositions en réponse à celles de la Commission. Il est ainsi constitué pratiquement comme un contre-argumentaire.

La guerre du vin est ouverte.

Il est vrai que le Parlement n’a pas de pouvoir en agriculture, mais il doit être consulté pour une réforme de cette nature. Le vote de jeudi dernier n’a pas de force normative mais a une grande valeur politique. Le débat ne fait que commencer puisque la Commission devra présenter son texte définitif en mai ou juin. Le rapport de Katerina Batzeli est donc un coup dur pour l’actuelle politique de la Commission. La négociation est lancée même si les positions de chacun paraissent bien établies.

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vendredi 16 février 2007

Brève : La république Tchéque contre la réforme européenne

La République Tchèque, tout comme ses voisins européens du Sud s'oppose à la réforme du marché du vin de l'Union Européenne et tente donc d'infléchir la réforme prévue par Bruxelles.

Le marché du vin étant en plein développement, les viticulteurs tchèques craignent que l'arrachage des vignes vienne freiner voir stopper cette dynamique de croissance.

Par contre au contraire de l'Italie, de la France ou de l'Espagne, la République Techèque s'oppose à l'interdiction de rajouter du sucre dans le mode de production du vin. Les viticulteurs tchèques sont donc dans une position bien délicate et dans une logique duale de coopétition :

- Coopération avec les voisins européens du Sud pour s'opposer à la mesure d'arrachage des vignes
- Compétition et désaccord avec ses mêmes voisins sur la droit ou pas de rajouter du sucre dans le vin

Pour en savoir plus je vous conseille un article publié sur le site de Radio Prague.



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jeudi 15 février 2007

Brève: Les candidats à la présidentielle aiment-ils le vin ?

La Revue du Vin de France (RVF) de mars 2007 publie une enquête sur les rapports des candidats à la présidentielle avec le vin. Ainsi les plus connaisseurs seraient Dominique Voynet qualifiée de "véritable connaisseur" et "la candidate la plus calée" selon la revue, capable de citer plusieurs dizaines de bons vignerons du Jura. José Bové est lui aussi un "véritable connaisseur à peine moins calé" selon la RVF.
Quant à la candidate socialiste Ségolène Royal, elle s'est initée au vin au contact de François Miterrand dont elle a été la conseillère dans les années 80. En effet, "elle a appris que la table et le flacon étaient les deux piliers de l'art de vivre à la française", écrit le magazine. Désormais la présidente du Poitou-Charentes, région célèbre pour son cognac, est "une militante du cognac-soda", selon RVF.
Le candidat UMP Nicolas Sarkozy ne boit pas d'alcool pour ne pas bouleverser son rythme de vie selon la RVF. "En fait, il ne boit pas une goutte d'alcool", déclare un proche cité par la revue.
François Bayrou (UDF) "a mis très longtemps avant de goûter aux vins. Mais sa première expérience a un tour tout personnel", relève le magazine. Il doit au vin "d'avoir vaincu son bégaiement", affirme la RVF en citant des propos du président de l'UDF rapportés par des proches.

Quel est l'intérêt d'une telle enquête me direz-vous? La consommation des vins par les candidats à l'élection présidentielle montre-t-elle leur attachement à une des valeurs les plus importantes du patrimoine culturel français? Leur support aux vignerons? Le magazine ne nous le dit pas (il ne sort d'ailleurs que le 23 février).

Et si un gouvernement d'union se formait, est-ce que les vignerons et tous les professionnels du secteur s'uniraient aussi pour contrer l'invasion des vins du Nouveau Monde? Vin Spirit IE ne vous le dira pas.

>>>Source: Yahoo News

Terroir contre Marque

La France encore leader des échanges internationaux viticoles, perd depuis 20 ans des parts de marché en volume et en valeur. Les modes de consommation anglo-saxons viennent fragiliser les vins français qui ont du mal suivre cette évolution selon Jean-Pierre Couderc, chercheur à l’Inra.

D'un côté on peut identifier le modèle anglo-saxon basé sur des marques fortes, des vins de cépages, un marketing de la demande et de l'autre côté le modèle français où le vin repose avant tout sur le terroir et un marketing de l'offre.

Pour aller plus loin dans l'analyse, je vous recommande l'analyse de Jean-Pierre Couderc, chercheur à l’Inra retranscrite dans un article sur Viti-Net.

Les Etats-Unis, futur champion de la consommation mondiale de vin

En 2010, les USA vont devenir les premiers consommateurs du vin dans le monde avec un total de 27,30 millions d'hectolitres de vin consommé contre 24,89 millions en France, qui elle passera à la troisième place selon les résultats d'une étude commandée par Vinexpo à International Wine and Spirit Record. En 2005, les Etats-Unis étaient déjà le premier marché du vin en valeur avec un chiffre d’affaires de 19,17 milliards de dollars. Selon IWSR le marché du vin aux Etats-Unis atteindrait les 22,75 milliards de dollars en 2009, soit une progression de près de 19%. Seuls des pays tels que la Russie (+30% à 6,4 millions d'hl) et la Chine (+36% à 5,6 millions d'hl) feront mieux en rythme de croissance.

Mais les Etats-Unis ne sont pas seulement un marché de consommation dynamique. C’est aussi un acteur majeur de la production viticole dans le monde qui se situe au 4 ème rang mondial.

C’est la Californie qui assure la majorité de la production avec 90 % de la production nationale et une filière qui emploie plus de 200 000 personnes dans l’état. Les vins californiens sont bien positionnés dans les pays anglo-saxons notamment au Royaume-Uni qui représente le principal marché à l’export des Etats-Unis devant le Canada et les Pays-Bas.

Mais les vins californiens ne sont pas tous au « top » de leur forme et certains subissent durement la concurrence des vins importés (Plus de 40 000 ha de vigne ont été arrachés au cours des 5 dernières années dans la Central Valley) notamment la concurrence des vins italiens (31% part de marché) et australiens (29% part de marché). De même en 2006, la production totale américaine a enregistré une baisse de 13% (source Viti-net).

Sur l’année 2005, les importations américaines s’élèvent à 3 milliards d’euros, soit une augmentation de 11% en volume et de 10% en valeur par rapport à l’année précédente. En 2006, cette croissance des importations devrait être encore plus forte ce qui témoigne de la vitalité du marché.

La France (14% de part de marché) n’est pas en reste car sur les 8 premiers mois de 2006 ses exportations vers les Etats-Unis ont augmenté de 29,7% ce qui témoigne de l’esprit de conquête des vins français (Source Vitisphere). Mais ces chiffres ne doivent pas faire oublier que la France s’est fait ravir la seconde place par les Australiens en 2002. Pour le palmarés 2006 en termes de part de marché, l’Italie arrive première avec 31% de part de marché, devant l’Australie (29% de part de marché) et la France (14% de part de marché).

D’ici 2010, les Etats-Unis vont donc devenir le premier marché au monde. En Europe, le Royaume-Uni est en passe de devenir un des marchés les plus importants, si ce n’est, le plus important (voir article sur le Royaume-Uni) d’ici le même laps de temps. En plus de monter en force en tant que producteurs (sur le marché amont) les pays anglo-saxons vont aussi largement influencer le marché aval avec un nombre de consommateurs en forte croissance. Les acteurs anglo-saxons vont donc avoir une grande influence sur le marché du vin et les producteurs français qui ont déjà du mal à répondre aux gouts du consommateur, vont devoir s’adapter à cette nouvelle donne.

Devant un tel futur, la France doit tout faire pour préserver et développer ses positions à l’international. Son aptitude à s’adapter aux gouts du consommateur et surtout au consommateur anglo-saxon va conditionner sa capacité à conquérir des parts de marché.

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mercredi 14 février 2007

Brève: Boizel Chanoine Champagne triple sa croissance 2006

Selon un article 14 février 2007 de la Tribune, Boizel Chanoine Champagne (BCC) triple sa croissance 2006 avec un chiffre d'affaire de 311 millions d'euros contre 97 millions en 2005. Le groupe devient numéro 2 mondial mais toujours loin derrière LVMH.
Cette croissance du chiffre d'affaire s'explique par l'acquisition de Lanson International en mars 2006. Lanson International regroupe les marques Lanson, Besserat Bellefon et Massé Père et Fils.

Un extrait de l'article:

"Mais, si ce rachat a donné une nouvelle dimension à la société champenoise dopant notamment ses expéditions internationales, elle l'a aussi fortement endettée."

"En 2006, Lanson International, rebaptisé Maisons Burtin et Lanson, affichait une dette de 410 millions d'euros correspondant à un stock de 55 millions de bouteilles. BCC s'est déjà délesté pour l'équivalent de 49 millions d'euros maispoursuit sa restructuration. Dans l'immédiat, compte tenu de ce changement de périmètre, BCC se refuse à tout pronostic concernant son résultat net".

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mardi 13 février 2007

Les raisins de la colère : un siècle après.




En 1907 eut lieu la révolte des vignerons de l'Aude. Protestant contre les fraudeurs du vin qui rajoutaient du sucre dans le vin et victimes de la surproduction ainsi que de la concurrence des vins algériens, des vignerons guidés par le charismatique Marcelin Albert, forment un mouvement de grogne de plus en plus important qui sera réprimé dans le sang par Clemenceau. Le 9 juin 1907, au paroxysme de la crise, 600 000 vignerons manifestent à Montpellier!

















23 janvier 2007: Une quarantaine de vignerons du collectif "Paysans Toujours" arrivent à Paris, pour rencontrer députés et candidats à l'élection présidentielle après avoir traversé la France depuis le Languedoc Roussillon. Ils attribuent la crise qu'ils traversent à la concurrence des vins étrangers, à la pression à la baisse qu'impose la grande distribution sur le prix du vin et enfin à la "diabolisation" du vin, produit qu'ils souhaiteraient voir inscrit dans la Constitution comme aliment.

La veille au soir, le collectif "Contre les Naufrageurs du Vin" crée par la Confédération Paysanne, réunissait ses sympathisants à Paris, pour une soirée dont vous aurez un aperçu en regardant la vidéo ci-dessous, prise par l'équipe Vin Spirit IE, le 22 janvier.



Méthodes, discours, revendications: rien ne semble avoir changé depuis 1907: les copeaux de bois plutot que le sucre, le vin chilien plutot que le vin algérien, et José Bové à la place de Marcelin Albert...

Le vignoble français est en ébullition. Principale cause de la colère:l'OCM (Organisation Commune des Marchés) , projet européen qui sera connu dans son intégralité en juin prochain. Il prévoit entre autres l'arrachage de 20% du vignoble européen (problèmes de surproduction) mais aussi des mesures dites positives d'aides à la commercialisation du vin.

En attendant, les "Paysans Toujours" sont rentrés dans leur contrée, les détracteurs des "Naufrageurs du vin" ont peu attiré l'attention malgré leur soirée politico-poético-bucolique... Mais la révolte gronde!

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lundi 12 février 2007

Vinothérapie by Caudalie




Le vin, ou plus exactement les pépins de raisin ont des vertus thérapeutiques reconnus et agissent pour le bien-être de la peau. Ce concept est fortement utilisé par Caudalie qui a créé toute une gamme de produits de soin à base de raisin. Quelques exemples: Concentré Essentiel Fermeté Buste-Bras-Ventre, Gommage Sauvignon, Gommage Crushed Cabernet, Gel Douche Fleur de Vigne, Gel douche Sauvignon, etc.



Mais ce qui est plus étonnant est les spas Vinothérapie de Caudalie. Plusieurs formules sont proposées: soins, ou cures: Cure le Raisin dans tous ses états, Cure Caudalie d'Exception, Cure Initiation Vinothérapie, Cure forme & minceur, Cure petit raisin. Il faut compter pour de 2 jours entre 290 et 362 euros. Le lieu est le Spa de Vinothérapie aux sources de Caudalie à Martillaac (35). www.sources-caudalie.com
Exemple de soins pour la cure Le Raisin dans tous ses états: Bain à la Vigne Rouge, Bain au Marc de Raisin, Enveloppement Miel et Vin... associés à des soins « purement raisin », le Gommage Crushed Cabernet, le soin du visage Vinosource et le Massage Pulpe Friction.
Quant aux résultats, je ne peux vous les dire...


L'entreprise Caudalie

L'entreprise Caudalie 180 salariés. Elle a exporté sa formule Vinothérapie en Espagne, Italie, Etats-Unis et Taiwan et est distribué dans 25 pays. Elle réalise 25% de son chiffre d'affaire à l'export.
Les fondateurs Mathilde et Bertrand Thomas sont tous deux issus d'une famille de producteurs de vin, et ont eu cette idée après leur rencontre avec le professeur Vercauteren de la Faculté de Pharmacie de Bordeaux.

Comment cette entreprise a-t-elle réussi?

Caudalie a connu un développement impressionnant. La société qui s'est spécialisée dans la vinothérapie (des produits cosmétiques à base de polyphénols contenus dans les pépins de raisins, puis des spas et des séjours à base de vinothérapie) possède aujourd'hui cinq filiales dans le monde et réalise un chiffre d'affaires de 36 millions d'euros. Ses produits (crèmes anti-âge, démaquillants, etc.) sont vendus en pharmacie et parapharmacie dans 25 pays dans le monde.
La marque bordelaise de cosmétique a joué depuis 1998 de toutes les ressources du Web pour soutenir son développement. En effet, son premier site a vu le jour en 1999 et fournissait un service aux clients existants dans une optique de fidélisation. Ce site s'inscrivait dans une stratégie de relation client. Ainsi il fournissait des conseils, procédait à des envois d'échantillons selon les réponses aux questionnaires.
Aussi Caudalie s'est très tôt positionnée sur le e-commerce, notamment pour développer ses ventes à l'étranger. L'entreprise a donc adapté le site pour chaque pays.

Caudalie est un exemple de business modèle à suivre et déclinable aux producteurs de vin français. En effet, l'usage d'Internet devrait être mieux maitrisé par le secteur viticole pour une plus grande visibilité, pour comprendre les clients et les fidéliser, pour exporter les produits.



>>>Le journal du Net
>>>Le site Caudalie

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dimanche 11 février 2007

Détente

Parce que c'est dimanche...et qu'on trouve plein de videos sur le vin sur Youtube.com
Voici quelques exemples.

Merci à Wilfried de Oenoline


Viewdo - How to Get a Cork Out From Inside a Wine Bottle




OB Tampons - Wine Bottle




Transgender Red Wine Ad

(Ce qu'on verrait si les publicités pour le vin étaient permises sur les TV...!)




Et on finit en musique...
Les Cardigans - I need some fine wine

vendredi 9 février 2007

Chacun cherche son vin...une star du porno l'a trouvé!


Savannah Samson est une star du porno ayant comme particularité de ressembler à Buffy la tueuse de vampire et a connu un succès fulgurant après un coup d'audace avec le célèbre Rocco Sifredi. Pourquoi parlerait-on d'elle sur un blog de vin? Et bien parce qu'une autre de ses particularités est son hobby qui est le vin. En effet, elle a créé en 2005 Savannah Wines qui commercialise son vin appelé Savanna Sogno Uno 2004, et en a vendu 400 caisses (la totalité pour USD 50 la bouteille). Mais ce qui est intéressant avec Mme Samson, Natalie Oliveros de son vrai nom, est la stratégie qu'elle a mise en place, une stratégie centrée sur sa personne et son statut de star du porno. Mais est-ce bien suffisant?

Une stratégie bien lubrifiée

Savanna Samson a créé son vin avec l'aide de Roberto Cipresso, un des viticulteurs les plus célèbres d'Italie (connu pour avoir soigné le vin du pape Jean Paul II) qui lui a fait gouté plus de 80 échantillons à Mme Samson et qui a réalisé le mélange d'après les choix de celle-ci. Le résultat est un vin à partir de cépages rares qui ressemble à l'actrice: 70% de Cesanese ("l'épine"), 20% Sangiovese ("la chair") et 10% Montepulciano ("la maquillage"). La qualité est garantie par le savoir-faire du fabricant de vin. De plus, Robert Parker cautionne la production de Savanna Samson par sa note de 91 sur 100, ce qui sous-entend un vin remarquable.


Donc avec une notoriété et une légitimité acquises (très rapidement), le 1e cru de Savanna Samson a attiré les lieux les plus branchés et la vente de son vin s'est donc fait dans les restaurants les plus huppés des Etats-Unis et d'Europe (en plus des strips clubs). Elle a décidé que l'inauguration de son vin se ferait dans son restaurant préféré La Masseria à Manhattan pendant le Carnaval (à noter que La Masseria a été nommé "Restaurant de l'année" 2005 par le magasine GQ). Lors de la soirée d'inauguration, une vidéo de 20 min expliquant le processus de fabrication du vin Savanna a été diffusée en continu.


Because of my connections in the wine world (elle est mariée à Daniel Oliveros, marchand de vin à New York), I’ve been going to Italy and France for years studying, and I was confident it would work given my name in porn if I had my wine in every strip club across the country” confie-t-elle sur www.avn.com


Le point clé ici a été la note attribuée par Robert Parker qui a donné toute la légitimité de Savanna dans le monde du vin, il le décrit comme «un vin remarquable, d'une complexité et d'un caractère exceptionnels». Parker jure qu'il ne s'est pas laissé influencer par l'étiquette des bouteilles, où la plantureuse Savanna s'exhibe en négligé transparent.



"...Samson's skills definitely extend beyond the bedroom, using a ménage of three grapes to produce a wine with a charmingly spicy body, firm sweet finish and supple earthy hints..."



En conséquence de son Xcellente note, le prix en a été modifié: à l'origine Savanna Samson prévoyait la vente à USD 30, ce qui s'est finalement soldé à USD 38 pour les grossistes et USD 75 pour les restaurateurs!

Beaucoup ont supposé que Savanna Samson et son mari exploitaient juste son nom pour commercialiser un vin. Leur stratégie a été beaucoup plus fine: en lançant un vin haut de gamme, la qualité du vin fait oublier l'utilisation du nom de Savanna Samson.



Après un succès fulgurant dans le monde du porno, 2 récompenses de la meilleure actrice du Adult Video News Award et une reconnaissance du monde viticole dès son 1e cru, on peut dire que Savanna Samson a constamment rendez-vous avec le succès. Chance ou intelligence?





>>>www.urbandaddy.com
>>>www.timesonline.co.uk
>>> Vite Vinifera De Vino's Blog



Bonus: une interview CNBC de Savanna Samson

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jeudi 8 février 2007

Brève: émission de BFM Le vin et l'Europe

Aujourd'hui sur BFM, avait lieu un débat "Quel avenir pour la viticulture en Europe?", à réecouter ici. Les invités de Noelle Lenoir étaient :

- Pascal Renaudat, Fondateur de la start-up OVS marque Chamarré.
-Jean-Luc Demarty, Directeur Général en charge de l’agriculture et du développement rural à la Commission européenne.
- Christian Gely, Président de la commission viticole de la FNSEA (la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), Membre de Viniflhor (l’Office national interprofessionnel des vins).

Les discussions ont surtout porté sur les projets de la Commission Européenne, et de ses plans pour le vin européen. M. Demarty a promis de bonne surprises, avec des mesures offensives pour stimuler la commercialisation. Peut etre pour faire oublier le point polémique du projet, qui consiste en l'arrachage de 20% du vignoble européen...

Ce projet européen pour le vin sera connu fin juin. Nous surveillerons cela de près!

mardi 6 février 2007

L'AUSTRALIE À LA CONQUÊTE DU MONDE

L’Australie a l’ambition de devenir le leader du marché mondial du vin en 2025. Un groupe d’acteurs du monde viticole australien, dont le GWRDC (The Grape and Wine Research And Development Corporation), ont rédigé un rapport, connu comme Stratégie 2025, en présentant une série de mesures pour faire de l’Australie un leader mondial dans le domaine du vin en 30 ans.


L’histoire de l’industrie viticole australienne débute en 1966, date depuis laquelle la production s’est triplée. La production de vin australien est composée par 80% de vin de table et sa quantité totale n’a cessé de croître au fil des années.

Mais l’Australie est toujours un petit producteur de vin (aux alentours de 2% de la production mondiale) qui exporte plus de 27% de sa production, ce qui représente 10% de plus que les principaux producteurs comme la France ou l’Italie. Il faut rajouter que ce chiffre très positif a été atteint sans aide économique de l’État ni mesures protectionnistes. L’Australie a développé un système de production assez concentré puisque sur mille producteurs, les dix plus importants représentent 84% du marché national.


C’est à partir de ceci que l’Australie a l’ambition de devenir en 2025 pas forcément le plus gros producteur de vins mais au moins le plus influent et le plus prospère.

Les objectifs secondaires très ambitieux du plan 2025 de l’Australie pour répondre à l’objectif principal, qui n’est autre que devenir le pays le plus influent sur le marche´du vin, sont :

- améliorer l’image et la réputation du vin australien

- faire de l’innovation l’outil pour acquérir des avantages concurrentiels

- améliorer le style du vin en qualité et diversité

- établir un leadership sur quelques segments spécifiques

- établir des projets de développement régional

- utiliser des projets touristiques

- améliorer la pratique du marketing international


Face à cet acteur si agressif qu’est l’Australie, il faudra que les pays européens se montrent combatifs pour céder le moins de terrain possible.


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Wine Blog Trophy


Les Salons de la Loire ont lancé un concours pour les blogs de vin français et internationaux et ont décerné les prix lundi 5 février.

Les gagnants des 3 catégories:

Meilleur Blog de Viticulteur: le Blog du Domaine SAUVAT, par Annie et Michel Blot qui racontent le quotidien de leur domaine.






Meilleur Blog français sur le vin: le Blog d'Olif par un passioné de vin. Son blog est une référence dans la blogosphère oenophile.

(notre vote allait vers Julien de Avec Modération qu'on embrasse fort)



Meilleur Blog International: Vinography par un oenophile californien.


Le jury était présidé par Philippe Lefèbvre - France Inter
Journaliste spécialiste des questions agricoles et agroalimentaires à France Inter. Anime l’émission « leçon de choses » le samedi matin sur France Inter.

Et composé de:
Gilles Klein - Point blog.com
Journaliste professionnel, ancien de Libération, photojournaliste chez Sipa Press, il a animé pendant sept ans la rubrique Multimédia du magazine ELLE. Il est aujourd’hui Rédacteur en Chef de Point Blog, le magazine du blogging

- Guillaume Lapaque - Agence Ligérienne de presse
Journaliste et créateur de l’Agence Ligerienne de presse spécialisée dans la gastronomie et le vin, il est également l’animateur du blog vins de Loire info et a créé une plateforme de blogs locaux tourangeaux : touraine blogs

- Jean Aubry - Chroniqueur Le Devoir (Québec)
Chroniqueur dans Le Devoir, Jean Aubry est journaliste en vins depuis 20 ans. Lauréat de plusieurs prix journalistiques, auteur de différents ouvrages spécialisés. Conférencier et animateur hors pair, il a participé à Paris à l’ouverture de la première école de dégustation destinée aux femmes, l’École des femmes du vin, dont il a cosigné la nouvelle méthode d’apprentissage

- Guillaume Fauqueur - Directeur Marketing Nicolas
Responsable Marketing du 1er réseau de cavistes en France

- Anne-Sophie Lerouge- Interloire
Responsable de communication et tourisme - Interloire, une des 3 interprofessions du Val de Loire

- Benoît Tarlant - Champagne Tarlant
Benoît Tarlant est le 1er vigneron en France à avoir ouvert un blog.

Est-ce que Vin Spirit IE fera parti des lauréats l'année prochaine?

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lundi 5 février 2007

Brève: Champagne

Ça pétille pour les fabricants de champagne selon LExpansion.com

En effet, avec 321,6 millions de bouteilles, les producteurs de champagne ont encore atteint un record. Leur principal marché reste la France mais les marchés japonais et américains ne sont pas loin derrière...

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La Russie, un marché potentiel mais difficile

La Russie reste encore grande consommatrice de vodka avec 80% des ventes d’alcool pour ce produit mais la part de marché du vin et de la bière ne cesse d’augmenter.

Le marché du vin en Russie a connu une progression de 62% entre 1993 et 2002. Les vins tranquilles rouges représentent de 60 à 70% du marché et plus de la moitié des vins consommés proviennent de la production locale ou d’anciennes régions de l’URSS comme le Daguestan, l’Ukraine, la Georgie, et surtout la Moldavie, qui fournissent des vins bon marché (source Viti-net ). Selon les professionnels du secteur, le marché du vin devrait progresser de 50% en volume d’ici 2009 et prédisent une croissance moyenne du marché de 20% par an durant les trois ans à venir. Avec la Chine c’est le seul marché à afficher des perspectives de croissante aussi importantes alors que les deux plus grands marchés, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne connaissant qu’une croissance respective de 2,6 % et 4 % .

Sur ce marché les vins français bénéficient d’une très bonne image et réalisent de bonnes performances En 2005 les exportations de vins français ont augmenté de 13% et sont très appréciés par les russes amateurs de vins qui sont de plus en plus nombreux. Pour s’implanter et développer les ventes, les producteurs français doivent mettre en place une stratégie d’éducation sur le marché russe pour former et développer la culture du vin dans ce pays.

Pourtant tout n’est pas rose au pays de l’Ex Union-Soviétique. A l’image du comportement russe par rapport au marché énergétique européen, la Russie a brutalement interdit en mars 2006 son marché aux vins moldaves et géorgiens accusés de sous prétexte qu'ils contiendraient des «pesticides» et des «métaux lourds». Le marché russe absorbe 76 % de toute la production de vin du pays (source site Libération). Cette décision a une forte connotation politique quand on sait que depuis mars, la Moldavie a réussi à imposer (avec le soutien de l'Union européenne) un contrôle renforcé des frontières de la Transnistrie, sa région de l'est qui se prétend, avec le soutien de la Russie, indépendante depuis 1990. En représailles, Moscou a voulu frappé un des points forts de l'économie moldave : le vin représentait jusqu'alors près d’un cinquième du PIB de ce petit pays, selon l'agence Moldovavin. Début décembre 2006, les interdictions ont été levées mais les conséquences économiques ont été dures et les licenciements ont été nombreux.

Moldava Vin (l’agence agro-alimentaire Moldova-Vin, chargée de s’assurer de la conformité des entreprises viticoles moldaves aux normes internationales, tant sur le plan sanitaire que sur le niveau de leurs équipements technologiques) n’a, à ce jour, obtenu de la part de l’Agence russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire aucun document spécifiant les conditions de la reprise des exportations de vins et de brandies moldaves vers la Russie (source : Vitisphere). Les vins français non concernés par les interdictions ont tout de même étaient pointés du doigt par le directeur de l’agence sanitaire russe qui affirmait que ceux-ci contenaient des toxiques.

De même la bonne santé du marché viticole est soumise à la bonne santé économique russe qui repose encore trop sur l’exportation de matières premières. Donc bien que la tendance reste positive, il faut se montrer prudent dans l’approche du pays et favoriser le partenariat avec un local pour éviter les pièges et gérer les contraintes réglementaires du marché russe.

Pour plus d’information sur les conditions d’accès du marché russe voir la fiche de synthèse de la Mission Economique de Russie.

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dimanche 4 février 2007

Blog Chine

Restons en Chine et essayons de comprendre ce si grand pays...

Plus plus d'informations sur l'actualité économique de la Chine et plus particulièrement sur les délocalisations, je vous recommande un blog très riche en information et tenu par nos amis, nos collègues, nos camarades de Délocalisation.

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Brève: le vin en Chine

Suite à l'interview de Mr. Prudhommeaux, un article américain du journal Hartford Courant. Analysant les mécanismes de consommation du vin en Chine, l'article montre que le vin importé en masse d'Australie est souvent mélangé et conditionné en Chine, passant pour du vin chinois, alors que les grands vins français sont appréciés pour la marque. Le vin français est associé à un haut statut social, et les classes très aisées achètent du Margaux comme elles achètent du Dior. Le vin français a une carte à jouer, meme si l'accroissement du marché chinois doit aussi profiter aux vin de pays français.

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vendredi 2 février 2007

Interview de Grégory Prudhommeaux, consultant chez G&T Consulting (suite)

Comment les viticulteurs peuvent-ils se positionner?
*En se regroupant et en faisant la promotion de leur produit. En France il est interdit de faire la publicité de produit alcoolisé, en Chine pas complètement.
*En faisant pression pour faire baisser les taxes sur les produits alcoolisés importés au près du gouvernement français et aussi chinois.



Quelle est l'image de la France en Chine?

Question plus que vague, mais en restant autour du vin. La France est un lieu de culture, d’histoire et… de château. Voilà, trois points qui semblent être en parfaite adéquation avec les vignobles français.
Les Chinois aiment l’image que représente le vin, et savent que le vin français est l’origine du vin. La France représente un côté luxe et glamour qui se marie parfaitement avec la culture du vin à leurs yeux.
Mais ils sont aussi des consommateurs qui font des choix, et acheter une bouteille de vin reste un investissement pour la plupart d’entre eux. Ils dépensent moins de 2€ par repas et vont acheter une bouteille de vin à plus de 10€, ils vont faire en sorte d’être certain de leur choix. C’est l’avantage de certains vins du nouveau monde qui ont pour caractéristiques de rester identiques 6 mois après.



Quel est l'investissement moyen pour un viticulteur pour s'implanter sur ce marché, et quel peut-être le retour sur investissement?

Investissement moyen ? Et retour sur investissement ? Voilà des questions qui se prêtent très mal au marché des vins en Chine.
Au jour d’aujourd’hui beaucoup de producteur confient leur promotion à des agents chinois installés localement. Ces agents sont souvent agent pour plus d’une marque, et pas forcément du même pays. De plus, il y a les licences en On-Trade et Off-Trade.
Le problème est que nous avons parlé des distributeurs faisant la pluie et le beau temps dans les supermarchés, il faut donc passé par eux pour vendre dans ces points de ventes.
Il faut laisser la distribution aux distributeurs et à ses acteurs, et les producteurs doivent se concentrer sur le marketing, et la promotion de leur produit. Il faut qu’ils fassent en sorte de se différencier des autres.
Investissement ? Il s’agit de publicité. Combien ? Y a-t-il une limite dans la publicité ?
Retour sur investissement ? Difficile à dire dans le court terme, il faut avant tout éduquer le consommateur au vin français.


Quelle stratégie préconisez-vous?
La campagne marketing avant tout.
La Chine est inondée de publicités. Les Chinois lisent beaucoup les journaux en allant au travail, les rues sont pleines de distributeurs de prospectus, les supermarchés remplis d’annonceurs et d’animateurs. De plus les Chinois adorent la télévision et ont en moyenne une centaine de chaînes télévisées.
La publicité est partout.
Et les vins chinois l’ont très bien compris. Ils communiquent, mettent en avant leurs produits,…
Le groupe LVMH, a lancé une campagne en 2006 pour leur Champagne et leur Cognac. Ils ont organisé des soirées spéciales, des concerts etc… qui touché les jeunes. Tranche de la population qui actuellement recherche l’Occident, et a les moyens de consommer.


Y a-t-il une collaboration entre entreprises françaises?
Entre entreprises françaises voulant gagner le marché chinois ? Non pas à ma connaissance.
Entre entreprises chinoise et française ? Pas en terme d’ « entreprise », mais oui, Dragon Seal, pour ne citer que lui est une joint venture entre des vignobles français et chinois.

Le groupe Sopexa mets en avant le « made in France », des événements comme la « Semaine Française » de Shanghai sont de bons événements.


Quelle est l'acteur viticole étranger le plus agressif en Chine?
L’Australie puis le Chili.


Quelle est la place de la production viticole chinoise? (en volume et en valeur)
Selon les informations que j’ai reçues la semaine dernière d’un des plus grands Carrefours de Shanghai, qui de plus est placé dans une zone résidentielle pour expatriés, sur 100% des bouteilles de vins vendues…8% sont importés.
Ce n’est peut être pas représentatifs car les points de ventes sont nombreux et le meilleur vendeur est de loin Carrefour, mais disons que sur une semaine moyenne dans ce même centre commercial, ils pourront vendre environ 20 000 euros de vin, le prix moyen étant en dessous de 10€ la bouteille.


Existe t-il des instances de régulation du marché comme l'INAO en France?
Il n’y a pas « label » de ce genre là, pour l’instant, mais nous y travaillons pour cette année. En revanche, comme je l’ai mentionné plus haut, SOPEXA fais valider le « made in France ». En ce qui concerne un équivalent de l’INAO français en Chine, pour les vins chinois, il est encore beaucoup trop tôt pour ça.
Il semblerait que ce genre d’appellations, ou contrôle commence dans des pays comme les USA, le Portugal, ou l’Italie… Connaissant la Chine, ils vont encore attendre avant d’avoir ce genre de régulations pour leur propre vin.


M. Prudhommeaux, merci beaucoup et à très bientôt.

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jeudi 1 février 2007

Interview de Grégory Prudhommeaux, consultant chez G&T Consulting

M. Grégory Prudhommeaux est Manager du Département Européen de G&T Consulting à Shanghai. Ayant aidé des producteurs français à s'implanter en Chine, il a été amené à étudier le marché viticole chinois et nous livre ici ses impressions, son expérience, son point de vue.



Vous parliez sur votre blog de demande croissante de viticoles francais, pouvez vous nous faire part d'un ordre de grandeur de la demande?

Lorsque le blog a été lancé en Juillet 2006, il mettait très nettement en avant le fait que nous étions consultant en Chine, et qu’il y avait des interlocuteurs français. Grâce à un excellent référencement, qui n’allait d’ailleurs pas du tout dans le sens d’une thématique liée au vin, nous avons reçus 3 à 5 demandes par semaines pendant tout l’été, jusqu’en octobre. Avec une apparition des vignobles du Var courant Octobre (sur une certaine catégorie très précise). Novembre, Décembre et Janvier ont été beaucoup plus calmes. Mais les statistiques liées au blog montrent le type de recherches qu’ont fait les visiteurs pour trouver. Ainsi je pense que les visiteurs du blog, qui n’est pas mono thématique, intéressé par le vin sont de l’ordre de plus de 65%.
Les demandes concernant les producteurs de vins parmi l’ensemble des demandes faites par email correspondent quant à elle à plus de 80%.
Les demandes faites de vive voix (rencontre, ou appel téléphonique), 1 seule sur ces 6 derniers mois.
Demande qui ont réellement abouties 0 sur ces 6 derniers mois, mais 3 dossiers sont encore en cours.
Les raisons : les producteurs n’ont pas les moyens de leurs ambitions, et pensent souvent à tort que la Chine se gagne facilement, et qu’il suffit de mettre des bouteilles dans un magasin pour que les chiffres battent des records… On en est encore un peu loin, même si beaucoup restent optimistes.


Quelles sont les particularités du marché viticole chinois?
Pour moi, il y a 2 marchés : celui à long terme composé de Chinois et un à plus court terme regroupant la population étrangère installée en Chine (expatriés, étudiants,…).
Vous comprendrez bien que ces 2 marchés ne consomment pas de la même manière, n’ont pas les même a priori, ni les mêmes moyens… D’ailleurs ils ne fréquentent pas les mêmes lieux, n’ont pas les mêmes loisirs, ne regardent pas les mêmes chaînes de télé et ne lisent pas non plus les mêmes magasines. De nombreux business se sont développés essentiellement vers cette population étrangère.

A savoir que dans un caviste indépendant moyen basé à Shanghai, presque 70% de sa clientèle est étrangère, et les 40% restants sont des Chinois amis de ces étrangers qui les accompagnent, donc très occidentalisés.
La Chine compte plus de 300 000 étrangers enregistrés avec permis de travail, on ne parle pas des étudiants, de ceux sans contrats de travail ou visiteurs… En 2005, ce sont 100 000 Français qui sont passés par Shanghai…
Alors, oui, les Chinois sont 1,3 Milliards, mais ils ne boivent pas encore de vin. Si l’on vise un marché immédiat, mieux vaut se tourner vers ceux qui consomme actuellement, et en profiter pour étudier un marché à long terme.


Quelles sont les perspectives du marché chinois?
Le marché chinois a bien sûr un avenir brillant pour le vin. La population s’occidentalise de plus en plus et accède à des styles de vie plus influencés par les séries à la mode (Les réunions autour d’un verre de vin dans Desperate Housewives ont une très forte influence…). En revanche, cet avenir radieux n’est pas fait pour profiter aux vins français qui manquent d’actions marketing organisées et massives, et souffre de la complexité de nos différentes régions, domaines, années, appellations, qui ne font que perturber le consommateur, qui n’est encore qu’un amateur.


Quelles sont les principaux circuits de distribution?
Vous avez en première ligne les Carrefours, Wall Mart, Metro et autres Auchan qui sont a proximité des zones résidentielles et en centre ville (et non pas en zone périphérique comme souvent en France), ils ont des zones de chalandises qui battent tous les records tant elle s’étend sur une petite superficie mais concerne un si grand nombre de consommateur.
Ensuite vous avez les bars et night clubs qui sont des lieux où les gens dépensent parfois sans compter et une bouteille de vin est un moyen d’afficher son statut social.
Il y a ensuite les Karaoké (KTV), très très important. Alors que les boites de nuit ou bar sont fréquentés par les étrangers ou les jeunes locaux s’occidentalisant, les karaoké attirent quant à eux les groupes d’hommes d’affaires chinois, japonais ou coréens, les groupes d’amis, le vin y est aussi bien vendu.
Les Restaurants.
Il y a de manière plus marginale les cavistes indépendants et épiceries de produits importés.
A savoir que 3 grandes agences de distribution, une américaine, une française enregistrée en Chine, et une Néozélandaise se partagent le monopole de la distribution de masse dans les supermarchés.


Quelle est la demande des chinois, en terme de goût, de besoin?
Les Chinois préfèrent des vins qui ne sont pas trop « agressifs » comme les Bordeaux qui sont plus doux pour leur palais. Eux qui mangent sucré salé, et boivent du thé. Ils commencent légèrement à se tourner vers les Bourgogne.
N’oublions pas que les Chinois sont avant tout des consommateurs de bière, et même leur bière est considérée extrêmement facile à boire par les européens.
En terme de besoin ? Ils veulent de la simplicité. Une marque, un produit de confiance, qu’ils peuvent acheter aujourd’hui mais aussi l’année prochaine et accessoirement une culture autour de cette marque.
Vous remarquerez que je parle de marque et non pas de région ou domaine. Car en Chine, ils ont 4 grandes marques dominantes parmi les vins locaux. Great Wall, Chang Yu, Dynasty et Dragon Seal, on parle ici de marque, et non pas vraiment de domaine. Ils ont 4 grandes marques différentes qui se déclinent en différents cépages.


Quelle est la place des vins français sur ce marché? passée, présente et future?
Le vin français a selon moi fini de profiter de son avantage culturel, même s’il est encore bien placé. Alors que certains vins déclinent en terme de parts de marché, celle-ci vont aux profits d’autres pays. La France a plutôt tendance à stagner depuis ces dernières années. Et les experts ont tendance à dire que la concurrence a un élan qu’il sera dur à rattraper. Toutefois une récente intervention de l’Union Européenne et une étude faite par VINEXPO semble décrire l’optimisme qu’ils ont d’ici à 2010.

La suite demain sur Vin Spirit IE.

>>>G&T Consulting, le site officiel
>>>G&T Consulting Blog



>>>Comment Pénétrer le Marché Vinicole Chinois
>>>Les vignobles européens voient la Chine comme la solution pour stopper la chute des ventes.

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