vendredi 16 mars 2007

La Corée : un marché de consommation attractif

Dans ce blog, nous nous intéressons beaucoup à la Chine qui représente un marché important avec des grandes perspectives de développement. Pourtant, en Asie, ce n’est pas le seul marché du vin qui dispose d’un grand potentiel et certains de ses voisins comme le Japon ou la Corée représentent aussi des relais de croissance.

Nous allons donc tourner notre regarde vers le marché coréen. Depuis 1998 et la fin de la crise asiatique, la Corée (48 millions d’habitants) s’ouvre très rapidement au vin. Les importations de vins coréennes ont atteintes 88 millions de dollars en 2006, soit une progression de 31% par rapport à l’année précédente (source : fiche de synthèse de la mission économique de Séoul). Le potentiel de développement est important quand on sait que les habitants ne consomment 0,5 l/hab par rapport à des pays comme les Etats-Unis avec 12,7 litres/hab ou la France avec 58,8 litres/hab (source Atlas du Vin). Au niveau du type de consommation, les coréens privilégient les vins rouges et sont sensibles au caractère santé que l’on associe à ce produit. De même ils sont friands des grands marques qui garantissent une qualité stable.

Sur le marché des importations coréennes de vin, les principaux concurrents des producteurs français sont le Chili (17,3% du marché en volume et 17,4% en valeur) et les Etats-Unis (18,9% du marché en volume et 14,1% en valeur). Bien que le vin chilien est connu une année 2006 décevante (sous performance par rapport à l’évolution du marché), il ne faut pas oublier leur rapide progression depuis 2002 : en 4 ans il ont triplé leur part de marché en valeur et en volume. Leur rapide ascension peut s’expliquer en partie par leur offre lisible et une agressivité commerciale dans sa démarche de prospection et dans sa politique de prix.

Le marché coréen est un marché très concurrentiel où sont aussi implantés les principaux producteurs du vin mondiaux : l’Italie, l’Espagne, l’Australie, l’Argentine.

Les importations de vins français ont connu une hausse de 31% en 2006, ce qui n’est pas une grande performance si on considère que les importations totales de vins ont connu la même évolution. En 2005, la France a connu une régression de 5% alors que le marché progressait de 15%. Les Français souffrent de maux qui sont désormais bien connus dont le problème de lisibilité de l’offre des producteurs français et un manque d’agressivité commerciale.

Toutefois on a pu noter des initiatives intéressantes comme des salons organisés par Sopexa (spécialisé dans les salons internationaux) en mai 2007 en Asie, pour présenter les vins français au public (source vitisphere). De même, il existe un salon "Wine for Asia" qui a lieu chaque année et qui se déroulera du 25 au 27 octobre 2007 (voir la brève du 12 mars 2007). Ce type d’événement permet d’aller au contact de public et d’analyser les tendances du marché.

Il y a d’autres possibilités de développement très intéressantes et on peut noter le succès des vins de Bourgogne qui bénéficie d’un effet de mode grâce au manga« Les gouttes de Dieu » !

Sur ce marché il existe un fort potentiel de croissance pour les producteurs qui sauront vendre des vins français avec un bon rapport qualité de prix car c’est le segment qui offre le plus de perspectives de développement. Face à des acteurs très agressifs(qui ne sont pas seulement américian et chilien mais aussi espagnol, italien et argentin), les français doivent réussir à utiliser leurs forces tout en s’adaptant à une culture locale spécifique.

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2 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

bonne synthèse et bonne utilisation des informations disponibles sur le site de la mission économique de Séoul. Pour votre prochain article, je vous suggère d'analyser le positionnement par appelation FR et la meilleure façon d'aborder un marché émergent tel que la Corée. Un indice : l'union fait la force.
Bonne continutation et encore félicitation pour votre initiative.

22 mars 2007 à 01:31:00 UTC+1  
Blogger Vincent Hallade a dit...

Merci pour votre commentaire et pour votre idée d'article. En effet, comme nous l'avons souvent dit dans ce blog, les stratégies collectives me paraissent la meilleure façon d'aborder un marché pour les producteurs français. Dans cet optique, je distingue deux étapes:
- Association pour conquérir le marché et donc coopération entre les producteurs pour pénétrer et dominer le marché
- Compétition entre les acteurs français une fois les positions sur le marché bien installées.

En bref, travaillons d'abord ensemble pour conquérir avant de s'y faire la guerre.

26 mars 2007 à 18:35:00 UTC+2  

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