samedi 25 novembre 2006

Faut-il avoir peur des copeaux?

Un débat dont nous n'avons pas fini de parler: il est difficile de s'y retrouver dans l'actualité des levées d'interdiction successives pour l'introduction des copeaux de bois dans le vin. Aux dernières nouvelles, l'introduction de copeaux de chene a été interdite en France par l'Institut National des Appellations ( INAO) pour les vins AOC. Chaque pays se positionne par rapport à ce débat, qui provient du feu vert donné début octobre par la Commission de Bruxelles. Cette autorisation générale répond à des enjeux forts liés au marché viticole mondial. La tendance est visiblement aux vins dits boisés, plus facilement identifiables par le consommateur. On s'orienterait vers une division lourde de conséquences entre vins de terroir ou d'appelations controlées et vins de cépages. A première vue, les copeaux apparaissent comme une menace pour le vin français, une remise en cause d'un savoir faire où l'action de l'homme, des terroirs et des climats a toujours été préférée à la manipulation technique dans l'élaboration du vin. Pour y voir plus clair, une analyse historique intéressante sur vitisphère.com, par JC Martin, historien de l'économie du vin et une remise dans le contexte français dans l'Expansion.

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7 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

A mon avis les copeaux sont un vrai danger pour les vins Français dans le sens où la majeur partie des consommateurs ne sont pas éduqués à la nuance du goût. Ils vont alors préférer un vin moins cher aussi goutu à première gorgée qu'un vin traditionnel et souvent plus onéreu.
Aprés l'éducation civique, ne devrait-on pas penser à l'éducation culunaire?

25 novembre 2006 à 20:07:00 UTC+1  
Blogger Hugues d'Antin a dit...

Katia, nous sommes tout à fait d'accord, meme si la perspective de cours d'oenologie en CM1 ne parait ni possible ni souhaitable!
Plus sérieusement, l'introduction des copeaux dans les cuves, pour donner un gout plus accessible et apprécié, n'est peut etre pas un problème en soi, puisqu'il ne touche pas (encore) les AOC, fleurons du vin français. Néanmoins, il est révélateur d'une tendance dangereuse à la rationnalisation excessive de la production viticole.

25 novembre 2006 à 20:17:00 UTC+1  
Anonymous Anonyme a dit...

Là encore, il s'agit de savoir que faire face à ce "type de demande qui est en train de se généraliser" et dont parlait Fabien dernièrement. Aussi vous renvoyé-je à mon commentaire précédent. Quant à la question des copeaux de bois, elle ne date pas d'hier. Déjà en 96, chateau Giscours s'était fait prendre la main dans le sac. Parler de "sophistication" comme le fait JC Martin dans l'article sur Vitisphere que vous nous recommandez, est un peu déplacé. Parlons plutot de "facilitation", pour ne pas dire "appauvrissement". Quant à faire entrer morale et éthique dans l'histoire, c'est tout à fait hors de propos. Faisons y entrer stratégie. Quelle "identité profonde" pour le vin si, à terme, tous se convertissent au mauvais gout américain? Je pense là encore qu'il conviendrait mieux que nous mettions en avant notre spécificité, que nous fassions vivre notre "enseigne Made in France", plutot que de nous noyer dans la masse, ou nous risquerions de devoir nous livrer à une guerre des prix perdue d'avance. Evidemment, mettre des copeaux dans des cuves inox ne me pose en soi ni problèmes moraux, ni problèmes éthiques. Mais je crains qu'à terme, nous nous perdions dans des considérations bassement parkeriennes. Le critique états-unien est mortel, le vin ne l'est pas encore. Et JC Martin de nous rassurer sur sa position : "Cette double négation du temps et de l'espace aboutit à ne plus avoir droit à la moindre revendication historique et à se couper des dimensions mythiques". La généralisation de la "méthode copeaux" ne représente pas, comme vous le dites, "une menace pour le vin français", mais plutot une menace pour le vin, tout court. In vino veritas!

26 novembre 2006 à 15:12:00 UTC+1  
Anonymous Anonyme a dit...

Si les copeaux servent à aromatiser le vin, ils ouvrent aussi la porte
aux aromes artificiels (le yaourt au fruit sans fruits). Dans les barriques le vin respire à travers le bois,il se concentre (une partie est même bu par le fut:
la part de l'ange)cet élevage lui apporte maturité et richesse...le consommateur devrait pouvoir savoir ce qu'il boit, éternel problème de la contre étiquette qui devrait révéler: vin aromatisé aux copeaux de chêne, aromes artificiels Exxx etc... ou bien vin élevé 24 mois dans des barriques neuves de chêne de l'Allier (fôret de Tronçait)...enfin je vous rappelle que la notion d'AOC en France est établi sur des principes loyaux et constants.

27 novembre 2006 à 08:33:00 UTC+1  
Anonymous Anonyme a dit...

Est-ce que l'introduction de copeaux de bois directement dans le vin le rend plus tanique, plus boisé qu'un fût de chêne? Ou est-ce seulement une question d'économie de moyens (et de place) pour les producteurs? N'y aura-t-il pas avec ce système un problème de "non-évaporation", dans le sens où la part des anges ne sera plus rejetée?

27 novembre 2006 à 08:55:00 UTC+1  
Anonymous Anonyme a dit...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

28 novembre 2006 à 18:06:00 UTC+1  
Anonymous Anonyme a dit...

L'image et la réputation des vins français se sont construites sur la qualité du produit même.

Dès lors, avoir recours aux copeaux de bois ne peut être considéré comme un outil contribuant à la qualité, mais à la quantité. Ceci, afin d'espérer concurrencer les vins étrangers et non améliorer la vente de nos produits dont l'excèdent demeure pour la France la véritable problématique.

Pourquoi faut-il toujours en France faire le choix des solutions les plus faciles?

Alors qu'une véritable politique d'accroissement stratégique intelligente suffirait à mieux vendre nos produits....

Romain : www.ieluxury.fr

28 novembre 2006 à 18:13:00 UTC+1  

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