vendredi 13 juillet 2007

Le secteur du vin espagnol respire tranquille après la remodélation du gouvernement de Zapatero

L’annonce, vendredi dernier, de la sortie du ministère de la Santé d’Elena Salgado pour rejoindre le ministère des administrations publiques a soulagé considérablement le secteur vitivinicole espagnole.

Les organisations professionnelles agricoles ainsi que les différentes fédérations qui regroupent les négociants et autres acteurs du vin ont souligné que la ministre avait commis de grosses erreurs en voulant mettre au même niveau le vin et les autres boissons alcoholisées. En effet Elena Salgado avait tenté à plusieurs reprises de s’attaquer au vin : en régulant sa publicité, en difficultant sa vente, etc... sa dernière décision étant d’interdire l’assimilation du vin à la prévention de certains risques de santé.

Le nouveau ministre de la Santé et de la consommation, Bernart Soria, devra remettre à plat les relations entre le secteur et son ministère. Le secteur a d’ailleurs rappelé au nouveau minsitre que le vin doit être considéré comme un aliment et non comme une boisson alcoholisée.


Bernart Soria aura d’énormes difficultés à s’imposer et surtout à développer le projet gouvernemental d’une loi de prévention de l’alcoholisme. Différents points nous confirment cela :
- l’affrontement entre les positions du ministère et du secteur.
- le compromis de Zapatero de ne pas forcer une loi qui n’aurait pas obtenu un consensus large auprès du secteur.
- l’arrivée de prochaines élections législatives qui entraîneront une réduction de la prise de risque du politique et une augmentation des exigences du secteur.

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jeudi 12 juillet 2007

Que serait le vin californien sans immigration?

Le 28 juin dernier, la loi sur l’immigration était bloquée par le Sénat américain, après avoir soulevé un mouvement massif d’opposition dans les medias traditionnels mais aussi dans les forums Internet et les blogs. Cette loi qui, chose rare, était supportée par les Démocrates et les Républicains s’est confrontée à l’opposition des citoyens, qui ont fait explosé le serveur Internet du Sénat et l’ont inondé de fax et de coups de téléphone quelques jours avant le vote.

Les mots n’étaient pas trop forts, accusant les politiques de trahison. On imagine que la crise politique aurait été grave si les sénateurs n’avaient pas reculé devant la pression populaire.

Quel est le contenu de cette loi et surtout quel est le rapport avec le vin ?

La loi prévoyait des aménagements visant à faciliter l’octroi de visas aux immigrants saisonniers notamment. L’association professionnelle de viticulteurs californiens California Association of Winegrape Growers (CAWG), a publiquement soutenu cette loi pour mettre fin à la délicate situation qui a cours. Les viticulteurs californiens emploient en effet des milliers d’immigrés clandestins pour les vendanges et autres travaux agricoles. Cette main d’œuvre très peu chère est aussi une raison de la compétitivité du vin californien, et la loi serait venue à point nommé pour attirer cette main d’œuvre, qui vient à manquer. Cependant les viticulteurs californiens redoutent aussi les contrôles plus stricts prévus par l’administration et se placent en totale contradiction avec une opinion publique qui réagit de manière de plus en plus vive à la question de l’immigration.

A l’occasion des débats sur la loi sur l’immigration, certains blogs ont appelé ouvertement au boycott du vin californien : un exemple sur ce blog, crée spécialement pour l’occasion, puisqu’il n’a vécu que le temps du mois de juin. Je vous laisse apprécier la violence du propos de même que sur ce forum aux accents nationalistes (voir ci contre) qui appelle lui aussi au boycott accusant la classe politique américaine de traitrise envers les Etats Unis. Les critiques se sont concentrées sur Diane Feinstein, sénatrice démocrate de Californie et principale porte voix du lobby viticole dans cette affaire.

La viticulture californienne n'a donc pas obtenu ce qu'elle voulait, à savoir l'"approvisionnement" d'une main d'oeuvre à bas prix attirée par les régularisations massives envisagées par la loi. Peut est-ce préférable pour elle car le vin californien n'est pas passée loin d'une crise informationnelle, attaqué dans une de ses grandes failles: l'usage cynique de l'immigration comme variable d'ajustement de ses couts.

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mercredi 11 juillet 2007

Brève: Suède: l'alcool de contrebande transformé en carburant!!!

Selon un article de Yahoo, les autorités suédoises ont trouvé un moyen de recycler l'alcool importé illégalement dans leur pays.

La Suède est l'un des pays d'Europe où la législation sur l'alcool est particulièrement prohibitive de par le monopole de l'Etat dans le secteur et des prix effrayants. De même, l'importation de bouteilles d'alcool est interdite. Par conséquent, les saisies des douanes se comptent par an en milliers de litres d'alcool.

Au lieu de détruire ces derniers, les autorités suédoises ont décidé de s'en servir pour produire du carburant alternatif : le biogaz. Le biogaz est un mélange d'alcool avec le biométhane, gaz relâché au cours de la phase de fermentation de tout déchet organique. Aujourd'hui, en Suède, des centaines de voitures, environ un millier de bus et même un train fonctionnent grâce au biogaz.

Un moyen de ne pas gaspiller tout en respectant l'environnement! Cependant, au prix de la bouteille, ne serait-il pas plus intéressant de tout simplement vendre cet alcool? Ou encore mieux, permettre à ces joyeux suédois de consommer (avec modération bien sûr!) les bouteilles qu'ils ont ramené de vacances?

Pour plus d'info, c'est par ici...

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Vinoseleccion présente the Winenight, la Nuit du Vin à Madrid



Le théâtre Lope de Vega, au cœur de la Gran Via madrilène, a célébré le 14 juin la troisième édition de The-winenight® au cours de laquelle Freixenet a présenté au public son très attendu Miniblack, une bouteille de vin au format individuel. Un grand événement pour profiter du vin d’une manière originale, en rupture avec le formalisme habituel, où personnalités et professionnels du secteur, public urbain et sophistiqué s’étaient donnés rendez-vous.


Selon le Courrier de l'Espagne, le théâtre Lope de Vega aurait brillé sous l’effet d’un authentique montage de lumières et de sons et des spectacles qui s’y sont déroulés sur un air d’opéra. 2 000 privilégiés ont saisi l’occasion pour profiter de ce cocktail distractif et glamour sous l’œil attentif de personnalités espagnoles du monde du spectacle, comme Oscar Higares, Mónica Hoyos, Alejandra Prat, Natalia o Vania Millán. L’événement a été rythmé par la musique électronique des meilleurs DJ de la capitale.




Freixenet est une grande maison espagnole de champagne. Elle présentait lors de cette soirée la version mini de son Cordon Negro. Avec une douzaine de champgnes et plus d'une dizaine de marques de vin et spiritueux, Freixenet est présent aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Vinoseleccion est un club espagnol de vin et de gastronomie. Son rôle est de promouvoir ces atouts espagnols, notamment avec l'initiative de the Winenight. Cette soirée a pour but de montrer un esprit espagnol nouveau, plus jeune, plus créatif, plus cosmopolitain que ses voisins européens. L'Espagne, offensif sur le marché du vin, montre ici un autre signal faible d'agressivité en se démarquant du Vieux Continent.

>>>Vinoseleccion
>>>The Wine Lounge

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jeudi 5 juillet 2007

Réforme du vin européen: Bruxelles mécontente la France

Si vous voulez les détails de la grande réforme du vin présentée hier par la Commission, vous les aurez sur les très nombreux articles sortis dans la presse d'hier et d'aujourd'hui, le mieux étant d'aller directement sur le site de la Commission, à la source.

Pour résumer, l'esprit des réformes prend comme postulat de départ la crise réelle qui touche le secteur liée surproduction et manque de compétitivité face aux concurrents du Nouveau Monde. Un point crucial est celui de l'arrachage des vignes avec, en parallèle, une libéralisation de la plantation des vignes à partir de 2013, ce qui apparait totalement incohérent à nombre de viticulteurs.


Michel Barnier, ministre de l'agriculture n'a pas caché le désaccord de la France malgré quelques bonnes pistes de réforme.

Les seuls à se satisfaire sont appremment les gros producteurs et les négociants européens réunis au sein du Comité Vins, qui a eu un role consultatif à Bruxelles durant les négociations.

La proposition de la Commission, qui avait déjà rencontré l'hostilité du Parlement européen, doit etre encore etre négociée dans les prochains mois.

Une critique parait intéressante: il est en effet reproché à la réforme de manquer d'ambition, en essayant seulement de limiter la casse (voir entre autres ces réactions dans le journal Sud Ouest) . Il est clairement reproché au projet son angle uniquement défensif, ce qui peut rassurer sur le fait que les viticulteurs européens restent tournés vers l'avenir et la conquete des marchés.

Pour etre précis, la Commisaire européen à l'agriculture, Mme Fischer Boel a prévu une enveloppe de 123 millions d'euros pour l'aide à la promotion des vins européens sur les marchés étrangers. Comme souvent, c'est la distribution des subventions qui pallie le manque d'une véritable stratégie. Le gros problème de l'Union Européenne est qu'elle n'a recours qu'au marketing pour promouvoir son vin, oubliant l'importance de défendre son modèle et notamment les appellations d'origine par un vrai travail d'influence sur les normes. De plus il existe une incohérence majeure que nous avions déja évoquée dans un précédent article : comment véritablement attendre un support massif des autorités européennes pour les exportations de vin alors que le vin est une des cibles récurrentes des campagnes de santé publique à l'intérieur de l'UE?




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mercredi 4 juillet 2007

Le Portugal et le marché viticole

Le Portugal, 8 ème producteur mondial, produit plus de 7 millions d’hectolitres par an (pour environ 220 000 ha de vignes) et est reconnu pour la qualité de ses vins (notamment le porto qui est connu à travers le monde entier). Cette qualité est le résultat d’une politique de modernisation et de réorganisation du secteur viticole portugais initiée au début des années 80. Le secteur est en outre activement soutenu par le gouvernement qui en a fait une de ses priorités. Celui compte bien promouvoir ce point de vue pendant la présidence de l’Union Européenne effectuée par le Portugal.

En effet au Portugal, la filière viticole emploie directement et indirectement de nombreuses personnes. Ainsi, le Portugal est le premier producteur mondial de liège dont une bonne partie sert à la production de bouchons pour le vin. Ce marché est actuellement en pleine confrontation entre les producteurs de bouchons de liège et les producteurs de capsules à vis ou en plastiques (voir notre dossier la guerre des bouchons).

En 2005, les exportations portugaises de vin s’élevaient à 544 millions d’euros en valeur (source article Viti-Net). Sur ces exportations, le porto représente encore la plus grande partie (environ 60% en 2005). Ces exportations ont tendance à stagner voire à régresser depuis plusieurs années. Le Portugal est confronté à une concurrence multiple très agressive qui vient à la fois du nouveau monde et des pays traditionnellement producteurs comme la France, l’Espagne ou l’Italie.

Sur le marché mondial, le Portugal à une carte à jouer en mettant en avant la qualité de son vin et sa grande culture viticole. Les producteurs portugais évoluent dans ce sens et souhaitent améliorer la valorisation de leur vin.

Malgré sa taille, le Portugal peut donc jouer un rôle majeur sur le marché viticole en s’appuyant sur cette image et en coordonnant les actions de tout les acteurs présents sur le marché viticole pour augmenter leur force de frappe. Le pays l’a bien compris depuis 1997, date à laquelle il s’est doté d’un outil de promotion à l’export, Viniportugal qui fédère les plus gros opérateurs viticoles portugais et coordonne la communication en faveur des vins portugais.

Le Portugal doit donc poursuivre ses actions (notamment de concentration du secteur) s’il veut pouvoir exister sur le marché mondial où la concurrence s’exacerbe et où les concurrents sont de plus en plus nombreux.

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lundi 2 juillet 2007

Risque sur le marché vinicole: il n'y a plus de bouteilles!!!


Selon un article de la Tribune du 28 juin 2007, une pénurie de bouteilles hante les grands producteurs de vins français et européens. En effet, les Verreries de Bourgogne ont assuré qu'il y aurait une pénurie de 60 millions de bouteilles en France, situation grave pour les grands comptes. Selon un responsable d'un grand négociant bordelais, "Le déficit français doit être plus important car on parle d'un manque global de 1,5 milliard de bouteilles sur l'ensemble de l'Europe".

En effet, au cours des dernières années, l'industrie du verre a subi une période de concentration, "due à une baisse des prix que l'on peut qualifier de catastrophique dans certains cas", explique Gérard Desenclos, un ancien commercial du verrier belge la Manufacture de Verre.

Seuls sont restés en lice les groupes capable de fabriquer des quantités considérables pour avoir un effet d'échelle. Ce phénomène de concentration se poursuit. Ainsi, Saverglass (groupe Natexis) et l'espagnol Vidrala, se sont disputés la reprise de la Manufacture du Verre (le groupe espagnol l'a emporté).

Pendant cette concentration, plusieurs fours ont été fermés. Récemment, certaines unités de production ont stoppé, soit pour des problèmes techniques, soit pour des problèmes sociaux (quinze jours de grèves chez Saint-Gobain). En février, Saint-Gobain aurait imposé une augmentation de 10% à 15% de ses prix et avertit ses clients d'une nouvelle salve de hausse des prix, de la même ampleur, pour le premier juillet. L'annonce laisse Gérard Desenclos sceptique. "Chaque fois que Saint-Gobain a annoncé une augmentation de ses prix, cela n'a pas tenu, indique-t-il. Il y a toujours des remises occultes qui réduisent l'impact". Récemment, il fallait compter 11,50 à 12 euros le cent pour une bouteille de bordeaux classique de 400 grammes.



Cependant, si les hausses de prix tiennent, la situation des verriers pourrait changer. On peut tabler sur une hausse de leur cash flow capable de compenser la hausse de leur matière première. Est-ce de nature à stimuler un cycle d'investissement ? Il est trop tôt pour le dire. On constate aujourd'hui un repli sur les marchés locaux. Ainsi, les verriers allemands ne livrent plus sur la France.

Pour plus d'info, c'est par ici...

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dimanche 1 juillet 2007

Le vin préviendrait les caries



Selon une étude publiée dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry (19 juin 2007), certains composants du vin rouge comme blanc combatteraient les bactéries à l'origine des caries.

Les chercheurs, originaires d’Italie, ont utilisé du vin rouge et du vin blanc, puis en ont éliminé l'alcool, afin d'éviter qu'il interfère avec les tests. Ils ont ensuite fait mariner dans le vin des bactéries de la famille Streptococcus mutans à l'origine des caries, et d'autres bactéries apparentées (S. pyogenes) qui provoquent des maux de gorge. Le vin rouge comme le vin blanc inhibent les bactéries avec, disent les chercheurs, un avantage probable pour le vin rouge. Les chercheurs ont aussi testé isolément des acides organiques présents dans le vin. Résultats : les acides sont encore plus efficaces que le vin.

Cette étude a été menée en tube à essai (in vitro). Il faut donc être prudent et éviter d’en tirer des conclusion in vivo. D'autres études ont déjà montré que le vin rouge inhibe les bactéries à l'origine de la diarrhée du voyageur, mais elles sont controversées.