mardi 29 mai 2007

Brève: La bataille du vin

Ce soir, la chaîne de télévision ARTE diffuse le documentaire "La bataille du vin".

Ici, les guerres entre les viticulteurs européens et les viticulteurs des pays du nouveau monde seront présentées. Si vous êtes un lecteur habituel, vous connaissez déjà notre goût pour la thématique des relations économiques conflictuelles sur le terrain du vin.

Mais également d'autres sujets très chers à notre équipe seront traités comme par exemple le débat entre tradition et innovation ou encore sur l'uniformisation des produits, etc...

Donc à ne pas manquer.

Infos pratiques:
mardi, 29 mai 2007 à 20:40
Rediffusions :
30.05.2007 à 14:40

La bataille du vin
(Allemagne, 2006, 59mn)
SWR
Réalisateur: Wiltrud Kremer

lundi 28 mai 2007

Les acteurs du marché du bouchon

Comme nous l’avons abordé dans des articles précédents, en parallèle à la bataille que se livrent les producteurs de vin a lieu un autre affrontement : celui des producteurs de bouchon de liège face aux producteurs de capsules à vis et de bouchons synthétiques.

L’arrivée depuis plusieurs années des capsules à vis poussée notamment par les producteurs néo-zélandais et australiens vient concurrencer le bouchon de liège. L’enjeu est de taille car le marché mondial du vin est très important et les perspectives d’évolution sont positives.

Certains experts (comme Robert Parker) prédisent un fort recul de la part de marché du bouchon de liège à long terme mais malgré la perte de part de marché il occupe encore une place prépondérante sur le marché mondial. Ses défenseurs ont repris du poil de la bête après que de récentes études (notamment une étude réalisée lors de l’International Wine Challenge à Londres) aient démontré que la capsule à vis, tout comme le bouchon en liège, pouvait avoir des effets néfastes sur la qualité des vins.

Sur ce marché, les producteurs de bouchon de liège et les producteurs ne sont pas les seuls acteurs car une multitude de protagonistes sont aussi présents. Pour y voir un peu plus clair, il nous a semblé intéressant de réaliser une matrice qui permet d’identifier les acteurs et leur position sur le marché. L’objectif est de caractériser les acteurs qui interviennent dans la guerre commerciale que se livrent les producteurs de bouchons de liège et les producteurs de capsules à vis ou de bouchons synthétiques.

Dans le camp des engagés, on retrouve les producteurs de liège et de bouchons de liège concentré au Portugal (plus de 50% de la production mondiale) en Espagne, en Algérie et au Maroc (source étude WWF). Environ 15 milliards de bouchons sont produits sur le marché mondial chaque année, ce qui représentent 70% des débouchés de l'industrie du liège. Ces producteurs se sont regroupés en association comme l’association APCOR qui représente les producteurs de liège portugais ou l’Institut méditerranéen du liège qui regroupe les professionnels français du liège.

Au rang des neutres, on trouve l’entreprise Oeneo Bouchage qui est à la fois producteur de bouchons de liège et de capsules à vis. Cette stratégie permet à l’entreprise de se positionner sur les deux segments et ainsi de s’adapter à l’évolution du marché.

Au sein des adversaires sont présents les producteurs de capsules à vis ou de bouchons synthétiques comme Alcan ou Alcoa. Ils sont particulièrement bien implantés en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les industriels du vin ont notamment financé une étude réalisée en 2004 par l’université d’Auckland dont le but était de promouvoir les capsules à vis. Ainsi on peut considérer que les producteurs de vins qui ont opté pour les capsules à vis représentent des opposants et des alliés des adversaires des producteurs de bouchons de liège. On trouve même des producteurs de vins français comme le château Agassac, cru bourgeois du Haut-Médoc. Les producteurs américains, qui ne rêvent que d’accroitre la consommation intérieure, estiment que le bouchon de liège est un frein à leurs ambitions. Ils pencheraient donc plutôt dans le camp des capsules à vis.

Les contradicteurs sont les différents Instituts et acteurs qui ont réalisé des études qui viennent contredire ou relativiser les qualités de chaque produit. Du côté des producteurs de capsules à vis on retrouve par exemple l’université d’Auckland ou la Winery américaine The Hogue Cellars (source Article Viti-Net). En face, certains acteurs ont (volontairement ou non) réalisé des études pour démontrer l’efficacité des bouchons de liège. L’association WWF a ainsi publié une étude pour promouvoir l’usage des bouchons de liège et démontrer l’utilité de cette industrie pour la sauvegarde et le respect de l’environnement.

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dimanche 27 mai 2007

Lobbying: les industriels du liège tentent de sauver les meubles

Pour continuer notre dossier sur la "guerre des bouchons", nous allons nous pencher sur la stratégie défensive des industriels du liège. L'émergence de nouvelles formes de bouchage met clairement en péril une activité bien établie. Le site "Yes to cork" (voir capture d'écran ci-dessous) a été spécialement mis en place en Australie. Ce n'est pas un hasard: l'Australie est avec la Nouvelle Zélande, en pointe pour imposer les capsules à vis.

Si l'article néozélandais mentionné dans l'introduction de notre dossier est bien en lien avec les actions d'influence des industriels du liège, alors il ne serait que le dernier exemple d'une longue série. En 2002, la guerre liège contre capsule à vis avait atteint une intensité jamais vue. Chaque partie avait tenté de taper surl'autre à grands coup d'enquetes "indépendantes" et de statistiques sur la proportion de vins bouchonnés. La British Wine and Spirit Association
dans une étude avait avancé le chiffre de 0,7% de bouteilles, vite contredite par des journalistes se basant sur les estimations classiques (de 3 à 6%).

C'est vraissemblablement à cette date que l'APCOR, fédération professionnelle des industriels du liège portugais, a commencé à financer des recherches au Portugal, visant à trouver des moyens de réduire les problèmes du bouchon de liège, provenant d'une molécule présente dans le liège, appelée le TCA (tri-chloroanisoles). Pourquoi le Portugal? Parce qu'avec 54% de la production mondiale de liège (voir la carte ci dessous) le Portugal a tout interet à pérenniser l'usage du bouchon de liège...




Toujours en 2002, une belle opération de communication avait été faite par le Prince Charles himself, puisqu'il avait déclaré que la capsule à vis était responsable des déséquilibres écologiques qui risquaient de survenir dans l'Europe du Sud. En effet, la perte d'un débouché essentiel pour le liège allaient conduire à une destruction certaine des forets de chene liège au Portugal notamment, qui abritent des espèces végétales et animales en voie de disparition.

Il n'avait fait que relayer le message d'alerte de la WWF dans un rapport paru en 2002, et qui appelait clairement l'industrie du vin à renoncer aux modes de bouchage autres que le liège naturel! Dans son programme de sauvegarde des subéraies-forets de lièges (voir ci-dessous) ainsi que sur cette partie du site de la WWF , on voit bien les alliances d'interet se dessiner.

Les industriels se sont-ils réveillé trop tard? On peut se le demander, meme si le groupe Amorim, leader mondial du liège semble avoir mis en place depuis longtemps des structures destinées à influencer les prescripteurs du monde du vin. C'est l'exemple de l'Académie Amorim
gérée par l'agence de communication Greenwich. L'Académie Amorim organise régulièrement des rencontres et conférences entre personnalités du monde du vin: oenologues, journalistes spécialisés, négociants et producteurs... Elle organise également un concours destiné à récompenser chaque année et depuis 1992, des études sur le vin en général et le liège en particulier.

Quelles sont les portes de sortie pour les industriels du liège? Le produit aux qualités d'isolation reconnues, n'a pas pour seule vocation de finir dans les bouteilles de vin ou de champagne, puisqu'il est utilisé y compris dans l'industrie aéronautique. Une étude récente du départment d'Ingénierie Mécanique de la Faculté des Sciences et de la Technologie de l'Université de Coimbra (FCTUC) a ainsi montré que l'introduction de liège dans les carosseries de voiture permettrait de tripler la sécurité des passagers. Une voie de reconversion pour le liège?

Dans un prochain article nous essaierons de montrer que l'augmentation de l'usage de la capsule à vis n'est pas que le fait d'un engouement soudain des producteurs et des consommateurs... en clair les producteurs de capsule à vis, à commencer par Alcan, s'activent eux aussi en coulisses!

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vendredi 25 mai 2007

Liège ou pas ? Le point de vue du consommateur



Après quelques recherches, je n’ai pu trouver de sources « objectives ». En effet, mettons nous d’accord sur le fait qu’une étude est toujours commandée par un mandataire. Il est alors difficile de trouver une étude qui n’ait pas été commandée par un acteur de l’industrie du vin qui n’ait pas (même un petit peu) de parti pris. Une affirmation de la sorte remet certes en cause l’indépendance des organismes de sondages, ainsi que leur professionnalisme. Cependant, nous ne vivons malheureusement pas dans le monde des bisounours…





Quelques chiffres : le marché mondial du bouchon est estimé à 18 Milliards d'unités. La "matière liège" représente au total près de 15 milliards d'unités, les synthétiques 2 milliards, les capsules à vis 1 milliard. (Sources : Oeneo Bouchage)


Selon une étude récente du Tragon Corporation (California) sur les consommateurs français, britanniques, australien et américains, on retient que les consommateurs préfèrent le bouchon de liège lorsque le prix du vin augmente. De plus, le bouchon à vis n’est pas très bien accepté pour les occasions particulières (événement, soirée…). On peut en déduire que le bouchon de liège est associé chez les consommateurs à un vin de qualité, comme partenaire naturel et indissociable du vin, surtout avec l’importance croissante du packaging. (Sources: Wine Business)


Aussi, les chiffres d'un sondage établi sur le marché français par la Sofres en 2002, sur un échantillonnage de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus sont éloquents: 85 % des personnes interrogées jugent indispensable ou préférable que la bouteille qu’ils vont acheter soit bouchée avec un bouchon de liège. Les sondés sont d’accord à 92 % pour dire que le bouchon de liège est meilleur pour respecter l’intégrité du vin. Le liège constitue un signe de qualité pour un vin pour 90 % d’entre eux. Il revêt aussi une importance protocolaire: 80 % pensent qu’on ne peut servir à des invités qu’un vin bouché avec du liège. Toutefois, le liège semble moins incontournable aux yeux des jeunes: 25 % des 18/24 ans disent que le type de bouchage leur est égal.


En Suisse : 80% des vins sont bouchés via des capsules à vis.
En Australie : les synthétiques concernent 30% de la consommation.
Aux USA : le bouchon de liège concerne 75% de la consommation, le synthétique 17% et la capsule 8%.



La préférence entre le bouchon à liège et le bouchon à vis est différente selon le pays. Le bouchon est-il une question d'influence culturelle?

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mercredi 23 mai 2007

La guerre des bouchons: un cas d'école?




Cet article introduit un dossier que nous allons consacrer au thème de l'opposition frontale entre deux modes de bouchage de bouteilles : le traditionnel bouchon de liège et la capsule à vis, nouvel entrant, qui gagne de plus en plus de parts de marché. Le débat est récurrent et concerne de manière frontale tous les acteurs (et condommateurs) de vin.

Le point de départ de ce dossier est un article, écrit par un journaliste néo-zélandais, Keith Stewart (photo). S'appuyant sur une étude universitaire réalisée en 2000: il sort un scoop: le joint des capsules à vis, en contact avec le vin, serait cancérigène. Ce mode de bouchage présenterait un risque de cancer de la prostate et du sein notamment.

L'article paru début mai a évidemment déclenché les protestations des principaux fournisseurs de bouchons métalliques en Nouvelle Zélande. Il faut savoir qu'à l'image de l'Australie dont 60% des bouteilles sont munies d'une capsule à vis, la Nouvelle-Zélande elle aussi privilégie ce mode de fermeture des bouteilles de vin.

L'affaire est complexe, car elle met en jeu des acteurs aux positions bien établies. Dès lors, seule une enquete et une remise en contexte peuvent permettre de répondre à ces questions:

-Keith Stewart est-il le porte voix des industriels du liège, qui voient avec crainte un débouché immense se refermer?

-Pourquoi l'étude, qui date de 2000 n'a-t-elle pas été utilisée avant?

-Pourquoi l'article de Keith Stewart a-t-il été spécialement repris par les médias anglais, parmi lesquels émerge depuis quelque temps un mouvement de rejet des vins du "nouveau monde"?

-Qui sont ces industries du liège? D'ou viennent-elles? Comment agissent-elles pour sauvegarder leurs interets?

-Pourquoi l'Australie et la Nouvelle Zélande sont-elles si actives pour promouvoir l'usage de la capsule à vis?


-Le groupe Alcan, géant canadien de l'aluminium et leader de la capsule à vis avec la marque Stelvin, a-t-il un role à jouer dans l'activisme de l'Australie et de la Nouvelle Zélande à vouloir imposer la capsule à vis?

Voilà quelques unes des questions sur lesquelles il va falloir se pencher... Pour cela, nous allons nous répartir les roles et tacher de comprendre les enjeux qui se répartissent sur trois échiquiers:

-l'échiquier géopolitique: le Portugal produit 54% du liège dans le monde. Des universités et des fédérations professionnelles présentes à Bruxelles sont les outils de son influence. La Nouvelle Zélande a été le fer de lance des capsules à vis, au travers notamment d'un groupe de pression dédié, la Screwcap Initiative.

-l'échiquier concurrentiel: Amorim, groupe portugais N°1 mondial exerce un lobbying important. Il s'est rallié une partie des prescripteurs du monde du vin grace à l'Académie Amorim. En face, Alcan est le leader incontesté des capsules à vis.

-l'échiquier sociétal: il existe un débat intense parmi les prescripteurs du secteur surtout depuis que Robert Parker a prédit l'avènement proche de la capsule à vis. Il y a un énorme travail à faire sur les perceptions des consommateurs.

Vaste programme... Si, sur l'un ou l'autre des aspects du problème, vous pouvez apporter des éléments de réponse,n'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires.


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mardi 22 mai 2007

Faut-il prendre le CRAV au sérieux?

Le CRAV est l'acronyme de "Comité Régional d'Action Viticole". Il désigne un groupe de producteurs viticoles particulièrement violents du Languedoc Roussillon. Depuis 1976, avec une recrudescence durant les 5 dernières années, ce groupe qu'il serait exagérer de qualifier de terroriste, prend pour cibles supermarchés, hotels des impots, ou encore lignes SNCF.
C'est un peu le degré zéro de l'action militante, du basique et efficace, sans mort d'homme mais chaque action se solde par des milliers d'euros de dégats.

Le 17 mai dernier France 3 diffusait le communiqué que voici:


On le voit, le CRAV se radicalise. Le Président de la République est prévenu : si dans un mois les prix du vin ne remontent pas (!)... euh... on sait pas trop ce qui va se passer en fait, mais il est vrai que le CRAV a le don de la mise en scène! Pour ma part je ne peux pas m'empécher de penser à "L'Enquete corse".

Concernant la question posée en titre de l'article, je pense que la DST est plus compétente que moi pour y répondre, alors contentons nous de nous étonner , voire de nous amuser de cette conférence de presse insolite. Ces viticulteurs apparemment jeunes sont en fait dans la droite ligne de leurs ancetres... Pour mieux comprendre l'allusion à 1907, je vous renvoie à notre article "les raisins de la colère" dans lequel, déjà, nous faisions le rapprochement avec l'agitation de cette année, comme une célébration un peu dérisoire du centenaire d'une révolte qui avait marqué les esprits. Espérons que 2007 soit moins sanglant...

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dimanche 20 mai 2007

Lo mejor de Vin Spirit Ie en español

En la columna de la derecha encontrará un link hacia la categoría Lo mejor de Vin Spirit Ie donde encontrará los mejores artículos de este blog en castellano. Esta nueva sección está orientado hacia los hispano hablantes así como a los que deseen prácticar el castellano.

La integración de los artículos traducidos se hará de manera progresiva.

Espero que lo disfruteís!!!!

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samedi 19 mai 2007

Le packaging du vin au féminin

Dans le podcast qui se trouve ci-dessous vous pourrez vous rendre compte de l’importance grandissante que le packaging est en train de prendre. Ce reportage de CBS pour le JT américain démontre bien ceci.

Les producteurs de vin du monde entier se sont lancés dans une course effrénée vers l’amélioration de l’attractivité des bouteilles de vin. Ils sont bien conscients qu’avec la multiplication de l’offre le consommateur est bien perdue. De plus, l’approvisionnement en vin et autres denrées se réalisant dans les grandes surfaces, chaque vin est concurrencer par plusieurs centaines d’autres marques de vin. Si nous ajoutons à ce facteur le fait qu’il n’existe aucun conseil dans l’achat, le consommateur est livré à lui-même. C’est à ce moment précis où l’attirance visuelle du produit est fondamentale.

Malheureusement, ce sont toujours majoritairement les maîtresses de maison qui s’occupent des courses. C’est pour cela que l’offre de packaging de plus en plus féminiser se propage à grande vitesse. Ceci répond également au fait que le nombre de célibataires a augmenté considérablement ces dernières années donc le nombre de femmes célibataires également.

Si vous avez bien vu le court reportage, vous vous êtes forcément rendu compte que les français sont, pour être gentil, pratiquement inexistant dans ce domaine. Nous avons vu des vins de Californie, d’Australie et d’Amérique du Sud.

Les avantages compétitifs ne cessent donc de croître en faveur des pays émergents dans le secteur vitivinicole. Au prix, à l’adaptation à la demande, à la facilité de compréhension du produit, etc. il faut maintenant rajouter également un packaging très effectif qui permet de différencier le produit entre la masse chaque fois plus grande de différentes marques de vin sur les étagères des supermarchés.

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L'indien United Spirits s'offre les whiskies écossais Whyte & Mackay



United Breweries, n°3 mondial des spiritueux, prend véritablement pied en Europe. Le groupe indien - un des fleurons de l'économie indienne, propriétaire de la bière Kingfisher et d'une compagnie aérienne - va racheter le producteur de whisky écossais Whyte & Mackay. Montant de l'acquisition: 869 millions d'euros. United Spirits s'ouvre ainsi le marché du Vieux continent sur lequel il n'avait pas le droit d'exporter ses alcools, également baptisés whiskies, mais distillés à partir de sucre ou de mélasse et non de céréales. Cette acquisition augmente de 14% la production annuelle de United Spirits, à 75 millions de caisses, contre 134 millions au leader mondial du secteur, le britannique Diageo. Elle représente une belle consolation pour le groupe indien qui avait échoué l'an dernier à racheter les champagnes Taittinger, finalement repris par le Crédit Agricole. Elle était prête à débourser 915 millions d'euros (610 millions de livres) pour Taittinger.
Whyte & Mackay est certes moins prestigieux au niveau du symbole, mais financièrement, reste une opération pleine d'envergure.

Vijay Mallya n'a jamais caché que l'une de ses stratégies de développement passait par davantage d'acquisitions à l'étranger. Une tendance qui s'accélère depuis quelques années chez tous les industriels du sous-continent (Sources: la Tribune du 18 mai 2007)

Comme bon nombre de grands groupes indiens, UB est une entreprise familiale. Plus récente que Tata, Reliance ou Bajaj, UB avait été fondé en 1915 par un Ecossais, Thomas Leishman. dès la fin des années 1940, Vittal Mallya, le père de l'actuel PDG, avait acheté suffisamment d'actions de la firme, dont il était l'un des responsables locaux, pour en devenir tout naturellement le propriétaire en 1947n au départ des Britanniques. A son décès, en 1983, Vijay a pris sa succession, il n'avait que 28 ans. Il est maintenant la 746e plus grosse fortune du monde (selon le classment Forbes 2006).



La bataille des global brands s'agrandit aux acteurs des marchés émergents. Qui en sortira vainqueur?

>>>Sources: L'Expansion
>>>Sources: La Tribune

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vendredi 18 mai 2007

Mariann Fischer Boel tient à la réforme OCM du vin

Alors que la présentation de son projet de réforme de la viticulture approche (le 4 juillet prochain), la Comissaire européenne à l'agriculture tente de faire oublier la contestation des viticulteurs. En France tout spécialement, le spectre de l'arrachage des vignes, de la libéralisation du secteur mais aussi la crainte d'une dévalorisation des vins dits "de qualité" cristallisent les craintes.

Madame Fischer Boel a donc proposé aujourd'hui, surement pour faire passer la pilule, de lancer un programme ambitieux de promotion du vin européen à l'international. La Commissaire a déclaré à l'AFP: "Il s'agit de montants très importants, les gens vont être très surpris". Persuadée que le vin européen a encore du potentiel, elle réserve cependant cette campagne de promotion aux pays non européens. Il s'agit ici d'un problème, puisque d'un coté, le vin européen va etre aggressivement promu à l'extérieur, mais il reste une des cibles prioritaires des programmes de santé publique de la Commission, à l'intérieur de l'Union Européenne... Certes, on ne s'attendait pas forcément à ce qu'elle aille contre les interdictions de publicité en vigueur dans nombre de pays membres, mais un peu de cohérence ne ferait pas de mal, et les objectifs de santé publique ne sont pas incompatibles avec la promotion du vin européen à l'intérieur meme de l'Union!


jeudi 17 mai 2007

A la conquête de la Chine!



Après de nombreux articles sur le marché chinois, nous ne nous étions pas encore intéressés aux vins chinois mêmes. En effet, les vins produits en Chine représentent 90% des ventes. Les spiritueux locaux sont en général des alcools très forts à base de céréales comme le riz, le sorgho ou l’avoine. Bien que la production de vin ne représente que 1 % de la production de spiritueux nationaux, avec 359 000 hectares de vignes et 3,34 millions d’hl de production, la Chine se place actuellement au 6ème rang mondial en terme de surface d’encépagement et de production de vin.(Sources: vitisphère)

Les vins importés représentent ainsi moins de 10% de la consommation totale, les vins français étant leader avec 33% de part de marché, mais avec des concurrents de plus en plus dynamiques, comme les Australiens, dont la part de marché est passé de 20% à près de 22% entre 2004 et 2005. Derrière, arrivent les États-Unis (10%) et le Chili (8%). (Sources: Chine Informations)



Comme la proportion de vins importés reste faible, les grandes marques ont décidé d'investir dans les producteurs locaux. Ainsi, début 2006, le britannique Diageo a pris 43% du capital de Sichuan Chengdu Quanxing, fabricant chinois de spiritueux et de baijiu, pour un montant de l'ordre de 50 millions d'euro.



Alors, pour continuer la lancée, Moet Hennessy, la filiale de LVMH, a acquis 55% du capital de Wen Jun Distillery, producteur chinois d'alcools blancs haut de gamme. Jiannanchun, le propriétaire actuel de Wen Jun Distillery et troisième producteur chinois d'alcools conserve les 45% restants. La stratégie de développement de Moët Hennessy s'étend désormais au marché chinois des alcools blancs haut de gamme pour tirer parti de la forte croissance de la consommation de produits de luxe sur ce marché. Dans le cadre de ce partenariat avec Jiannanchun, Moët Hennessy apportera son expérience dans le développement de marques de prestige, en investissant dans la marque Wen Jun et dans les sites de production. (Sources: Boursorama) Implantée dans le Sichuan, Wen Jun Distillery apportera au français une marque fort réputée et séculaire: Wen Jun. Le groupe français met ainsi un pied dans un groupe privé dont le chiffre d'affaires s'est établi à 313 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2006. Il détient 1,8% du seul segment de baijiu. Cette acquisition intervient alors que le marché chinois des alcools haut de gamme affiche des prévisions prometteuses. Selon une étude du cabinet Euromonitor, d'ici à 2009, il devrait croître de 15,5% par an.(Sources: La Tribune)

La course aux acquisitions est d'ores et déjà lancé, qui en sortira vainqueur?
Comme nous l'avions déjà mentionné, ce sont sur les marchés émergents que la bataille des "global brands" aura lieu...




NDLR: En Chine, le baijiu se boit généralement cul-sec, au cours d'un repas. Il est presque obligatoire d'en boire au cours d'événements comme les mariages, par exemple, mais aussi lors de grands repas d'entreprise. Selon la tradition chinoise, on ne boit par pour soi : il convient d'inviter une ou plusieurs personnes en se levant - on boit alors cul-sec.



>>>Pour plus d'infos sur Diagéo, c'est par ici
>>>Pour plus d'infos sur la Chine, c'est par ...

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mardi 15 mai 2007

Les nouveaux entrants sur le marché du vin


Nous avons sur ce blog consacré de nombreux articles aux nouveaux pays producteurs de vin, tels la Chine, l'Inde ou le Brésil qui arrivent en force sur le marché mondial du vin, sans y etre spécialement les bienvenus...
Un article du New York Times d'aujourd'hui revient sur le cas du Brésil.Ce pays, qui a une tradition viticole inexistante, contrairement au Chili ou à l'Argentine, commence une production massive de ce que l'on peut appeler le "vin tropical". Comme en Inde, les conditions climatiques permettent de vendanger en continu sur des grandes exploitations. La production est donc à flux tendus, ce qui constitue un avantage compétitif énorme par rapport aux autres pays. En contrepartie, et pas des moindres, les besoins en irrigation sont immenses.
L'article montre bien comment ces nouveaux entrants introduisent une rupture fondamentale sur le marché du vin. Bien qu'ayant des conceptions différentes du terroir, les pays producteurs du "Vieux" et du "Nouveau" monde s'accordaient au moins sur le fait que le vin se caractérisait par son origine géographique à plus ou moins grande échelle, et les savoir faire qui lui sont associés. Le Brésil, la Chine, l'Inde et demain, tout autre pays qui s'en donnera les moyens, remettent en cause tout un modèle.

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Oenotourisme à Murcia

L'été approchant je ne peux m'empêcher de reproduire un article publié sur la version numérique du Figaro sur ma région d'origine, la région de Murcia, au sud de l'Espagne. Si vous n'avez pas encore choisi votre destination de vacance je vous la conseille. En plus cette région est une des zones émergentes au niveau de la qualité de ces vins sur le vieux continent, les zones de Calasparra, Bullas et Jumilla sont les villes phares du vin de la province.

Aux portes de l'Andalousie, une région à découvrir à travers ses traditions colorées.

Entre ses tumultueuses voisines, l'Andalousie et la Communauté valencienne, loin de l'effervescence des côtes à la mode, ce petit coin du sud de l'Espagne est longtemps resté ignoré des touristes, y compris espagnols, à cause de sa petite surface (1 317 km2) et de son enclavement. Ainsi préservée, la Murcie a pu conserver une sérénité nourrie d'une forte tradition du bien-vivre. Riche de son agriculture, le produit de ses célèbres huertas (vergers) en font le potager de l'Europe, un moteur économique qui entraîne aujourd'hui des projets de développement touristique. La terre ocre, coiffée des couleurs verte, orange, jaune et rouge de ses cultures maraîchères, rivalise désormais avec le bleu de son littoral (315 jours d'ensoleillement par an). Mais calme ne signifie pas ennui, et la jeunesse, nombreuse, insuffle un dynamisme perceptible au premier regard porté sur Murcie.


Ici, tout se passe autour de la cathédrale, très exactement au croisement des rues Traperia et Plateria, à l'endroit même où les musulmans fondèrent la ville (Mursya) il y a 700 ans. On vient s'y promener, se montrer, et surtout tapear (manger des tapas) dans les tavernes des fraîches ruelles au tracé arabe. La capitale vit au rythme estudiantin et, en fin de semaine, tandis que le centre-ville est pris d'assaut, on file s'ébrouer à 50 km de là, dans la mer Menor, une lagune salée de 170 km2 , où l'on s'éparpille dans les plaines irriguées qui bordent le rio Segura, parmi les peupliers noirs, les saules, les arbres fruitiers et les potagers. La fin de la période scolaire sonne le grand départ ; la cité se vide de la quasi-totalité de ses 400 000 habitants, écrasés par la chaleur caniculaire de l'été (de 45 à 50 °C en août). De l'eau ! Les uns se ruent vers les 250 km de littoral, d'autres se réfugient à l'ombre des orangers et des citronniers de la vallée de Ricote, une oasis luxuriante où le système d'irrigation mis en place par les Maures est toujours en vigueur. Suivre le parcours des norias, ces grandes roues de distribution de l'eau, revient à une délicieuse incursion aux temps d'al-Andalus, quand la courbe de la vie suivait étroitement celle d'un fil d'eau.
Mais c'est au printemps, quand les jardins pénètrent jusqu'au coeur de la ville, et que les senteurs d'agrumes flottent dans l'air, que les passions s'éveillent autour des festivités de la semaine sainte. Tradition oblige, et nous sommes sur des terres de coutumes. On y tient, on respecte, on célèbre en grande pompe. Si chacun tend à rejoindre son fief natal pour retrouver le goût d'antan, une petite ville, Lorca, se distingue par ses processions époustouflantes, les plus excentriques d'Espagne. Le défilé prend alors des accents de match de foot, quand les deux clans, blanc et bleu, rivalisent de créativité pour en confectionner les costumes ; une tradition artisanale de somptueuses broderies sur soie qui font la renommée de Lorca.
Et, comme tout se termine ici dans la convivialité, on se doit de sillonner, non loin de là, les vignobles des environs de Jumilla, qui produisent des vins de grande qualité, parmi les plus purs d'Espagne. A déguster au musée du Vin, rue Baron del Solar.


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lundi 14 mai 2007

Metnext, une société qui propose d'évaluer la sensibilité « météo » de ses clients













Météo France et Euronext ont lancé le jeudi 10 mai 2007 Metnext, une société commune à même d'aider les entreprises à se couvrir contre les accidents climatiques. (Sources: L'Expansion) Détenue à 35 % par Euronext et 65 % par Météo-France, cette alliance inédite est censée permettre aux industriels et aux compagnies d'assurance et de réassurance de mieux gérer leur sensibilité aux aléas de la météo. (Sources: Le Monde). Pour en savoir plus, le blog Business environnement a réalisé un article intéressant et synthétique sur le sujet.

Pourquoi cette société intéresserait l'industrie du vin? Selon Dominique Lapeyre de Chavardes, président de Metnext, environ 20 à 30% du PIB d'un pays fortement industrialisé est directement impacté par les écarts de température ou de précipitations. (Sources: L'Expansion) Ainsi, pour les brasseurs, une augmentation de 1 degré durant l'été se traduit ainsi par une progression de leurs ventes de 1,2% dans le Nord-Pas-de-Calais et de 5,2% en Provence ! (Sources: L'Expansion)



On connaît bien les effets du changement climatique ( voir l'excellent article de Vincent sur Les producteurs face aux changements climatiques) sur la production de vin, il est donc intéressant de prévisionner ces effets et ainsi diminuer les risques que subissent les producteurs.

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samedi 12 mai 2007

Brève: Vin Spirit Ie en espagnol

Attention!!!!
Très prochainement nous offrirons le meilleur de Vin Spirit Ie en espagnol.

Atención!!!!
Próximamente ofreceremos lo mejor de Vin Spirit Ie en español

Une Suède très protectionniste

La cour européenne de justice doit bientôt rendre son jugement sur les taxes pratiquées sur le vin en Suède qui sont 15 fois plus élevées que pour un produit comme la bière. La Suède pratique là un protectionnisme à peine déguisé pour la production locale de bière. Face à de telles pratiques, les producteurs étrangers de vin sont fortement pénalisés et espèrent une baisse des taxes de la part de la Suède.

Mais que représente le marché suédois ?

En 2005, les importations suédoises se sont élevées à 152,2 millions de litres et représentent la totalité de la consommation. En 2006 le marché a enregistré une croissance de 5% et connaît une croissance constante depuis plusieurs années.

La France est le cinquième fournisseur (10,3%) de la Suède en volume derrière l’Espagne (16,1%), l’Italie (15,2%), l’Afrique du Sud (15,1%) et l’Australie (13,3%). Ces deux derniers pays enregistrent une forte progression de respectivement 11,5% et 31,1% (source Fiche Mission Economique de Stockholm). Après plusieurs années de baisse les vins français ont enregistré une hausse de 7% en 2006 mais ces performances ne sont pas suffisantes face aux producteurs du nouveau monde.

La consommation suédoise a enregistré une hausse continue jusqu’en 2004, mais s’est stabilisée depuis vers 10,2 litres a.p/hab, soit 30 % de plus qu’au milieu des années 90 (source Ubifrance). Bien que la Suède possède une tradition de consommation de forte consommation de spiritueux, le segment des vins représente 38% du marché des vins et spiritueux devant la bière (35 %) et les spiritueux (27 %).

Le monopole de la distribution est géré par SYSTEMBOLAGET qui a pour obligation de s’adressé à des importateurs locaux. Sur ce marché, 10 % des importateurs réalisent 93% des volumes de spiritueux et 61% des vins. Le système du monopole SYSTEMBOLAGET mis en place par la Suède soutient la politique anti-alcoolique de la Suède.

Pourtant malgré cet environnement sociétal contraignant, les producteurs du nouveau monde arrivent à tirer leur épingle du jeu : en 2006 l’Argentine a enregistré une croissance de plus de 50 % de ses ventes. Face à de telles performances, les français doivent concentrer leurs efforts, miser sur leurs atouts (image et savoir-faire), et occuper tout les segments du marché. Sachant que les suédois disposent d’un pouvoir d’achat élevé et que le marché est en progression constante, le potentiel du marché suédois est important et ne doit pas être négligé.

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jeudi 10 mai 2007

Le lobbying du Wine Institute à Washington

Quand les producteurs de vin californiens débarquent à Washington pour draguer les congressmen, ils ne font pas les choses à moitié. La prestigieuse bibliothèque du Congrès (voir ci contre) accueillait mardi et hier la rencontre entre 24 délégués du Wine Institute et les membres du Congrès dont le groupe thématique sur le vin, qui en réunit 250!

Selon l'article du Press Democrat, les membres du Congrès semblaient ravis de ces festivités, qu'ils attendent chaque année avec impatience, le lobby viticole étant connu pour la qualité des réceptions qu'il organise.

Que veulent donc les producteurs californiens? Pour cette année, il semble qu'il n'yait pas de revendications spéciales, hormis les classiques demandes de budgets et de subventions, au moment ou se vote le Farm Bill qui définit les grandes orientations agricoles de l'année à venir. Autre sujet mis sur la table: la lutte contre la maladie de Pierce qui est une véritable plaie pour les vignes californiennes. Les actions de lobbying des années précédentes ont déjà permis à l'Université de Californie Davis d'effectuer d'importants travaux de recherche. Le Wine Institute est aussi préoccupé par les lois sur l'immigration, qui constitue une main d'oeuvre vitale pour les viticulteurs californiens.

Le Wine Institute est le groupe d'interet officiel des producteurs californiens. Il est présidé par Robert Koch , lobbyiste de choix pour la cause du vin californien puisqu'en plus d'etre le beau frère de George W Bush, il est membre de la Commission nationale contre l'alcool au volant, et très actif dans les domaines de la santé... Une situation paradoxale qui tend à se développer beaucoup, les grands groupes de vins et spiritueux étant très actifs, aux Etats Unis comme en Europe, dans diverses fondations contre l'alcoolisme!

Le Wine Institute compte parmi ses membres dirigeants tous les grands noms du vin californien, à commencer par la famille Gallo. Il a des bureaux non seulement à Washington et dans plusieurs grandes villes américaines, mais aussi au Canada, au Danemark, en Chine, aux Pays-Bas, au Japon, au Mexique... Bref, une puissance de feu impressionnante!

Le Wine Institute est donc actif à tous les niveaux, et il a obtenu en Californie que le mois de septembre soit officiellement le mois du vin, en 2007 pour la troisième année consécutive! (voir ci contre la déclaration signée par Arnold Schwarzenegger).

Il a aussi un poids important dans les négociations commerciales, et serait donc un acteur de premier plan si les Etats Unis décidaient de s'allier à la plainte déposée devant l'OMC par l'Union européenne pour protester contre les tarifs douaniers exorbitants de l'Inde.

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mercredi 9 mai 2007

RECEVIN: le lobby européen des villes du vin

Dans ce post je vais continuer la série d’articles dédiés au lobby dans le monde vitivinicole. Dans un post précédent, nous présentions la Fédération Espagnole du Vin, maintenant c’est au tour du Réseau Européen des Villes de Vin (RECEVIN) de passer sous notre projecteur.

RECEVIN est une association regroupant des villes ou des agglomérations de pays membre de l’Union Européenne avec une population de plus de 5000 habitants et une forte dépendance au secteur vitivinicole.

Les pays représentés sont le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie, l’Allemagne, la Grèce, l’Autriche, la Hongrie et la République Tchèque.

Les grands pays du vin européen (France, Espagne, Italie) compte des associations de ville nationale qui sont fédérées à RECEVIN, en France, RAVIVIN. En examinant la liste des villes membre du réseau européen, la faible présence française étonne. Seul 5 villes sont présentes ici contre 27 espagnoles ou encore 29 italiennes. Malgré cela, la France ne s’en sort pas trop mal puisque les participants français à l’association ont sut négocier pour que l’influence française ne soit pas inexistante. Les français ont réussit à domicilier le siège social de RECEVIN en France (Strasbourg) tandis que la présidence est en Italie et la direction en Espagne. Quand au Conseil d’Administration la France a le même nombre de représentant que les deux pays mentionnés plus haut.

La fonction de RECEVIN comme lobby consiste à développer des positions d’intérêts communs à toutes le villes du vin au niveau européen. Pas seulement sur des thématiques propres au secteur vitivinicole mais également des questions de développement local comme la formation, l’incorporation de la femme au monde du travail, les jeunes,....
Le Réseau Européen des Villes du Vin considère que la représentation locale des villes du vin étant fondamental au niveau de toutes les institutions européennes pour faire connaître les problématiques rencontrées au niveau local. Mais la collaboration avec le niveau institutionnel supérieur de doit pas être négligée. C’est pour cela, que RECEVIN collabore avec l’Association des Régions du Vin (AREV) pour porter leurs voix ensemble au sein de la bureaucratie bruxelloise.
En étudiant ce réseau européen de villes, je me suis rendu compte très rapidement du niveau de puissance de feu et de stratégie de l’association notamment au travers d’un aspect que je considère vital. RECEVIN possède dans sa structure un département dédié exclusivement à la cohésion interne des villes. En effet, ce point est une prémisse pour pouvoir exercer un lobby efficace et efficient à Bruxelles. Sinon comment représenter des villes qui n’ont pas des positions, des visions ou des intérêts particulièrement proche ?
Pour conclure, nous pouvons voir l’importance que les réseaux locaux sont en train de prendre et notamment dans le secteur vitivinicole.

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mardi 8 mai 2007

Le marché du vin au Vietnam


Le Vietnam poursuit avec constance son intégration au commerce mondial. Déjà membre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-est, il a intégré l'Organisation mondiale du commerce en janvier 2007.

Le marché du vin au Vietnam a la particularité d’être prédominé par la production locale.

Celle-ci est dominée par deux entreprises étatiques, HABECO et SABECO, productrices majeures de bière et chacune à la tête de plusieurs filiales produisant différents types de boissons alcoolisées (alcools, vins de fruit, etc.). Pour le vin en lui-même, il existe une dizaine d'entreprises locales qui ont une production estimée à 10 MioL/an de vins à base de fruits (litchis, abricots, pommes et raisin de table). Ce marché est fortement protégé par l’Etat vietnamien qui fixe des taxes élevées sur les produits importés. Malgré ces fortes taxes, ce marché est en croissance et ce, pour trois raisons : une position de départ en retrait par rapport à la bière et à l'alcool, un souci manifesté par les consommateurs pour leur santé et l'occidentalisation des modes de consommation.
Ainsi en 2005, les exportations vers le Vietnam de l'ensemble des pays fournisseurs ont atteint 144 MioUSD (statistiques GTA / Global Trade Atlas), avec une croissance exceptionnelle par rapport à 2004 : 75%, dont 83% pour les spiritueux et 34% pour les vins. (Sources : Mission Economique, Fiches de synthèse du 22.05.2006)

Concernant la consommation, il y a deux types de consommateurs :
- les locaux à niveau de vie élevé et les étrangers (expatriés, touristes et hommes d'affaires, etc.) résidant en ville et achetant des vins et spiritueux importés par le canal des hôtels, des restaurants, des magasins spécialisés mais aussi de la grande distribution;
- les locaux à pouvoir d'achat moyen ou faible, ruraux mais aussi urbains,
dont la demande porte avant tout sur les boissons alcoolisées produites localement (bière, vins et alcools).

En dépit de la modestie du pouvoir d'achat moyen de la population (PIB de 640 USD par habitant en 2005), la consommation privée progresse, entraînant une croissance sensible du chiffre d'affaire du commerce de détail et des services. Divers éléments convergent pour favoriser cette croissance :
► émergence d'une classe moyenne dans les villes : 14 millions d'urbains avaient un pouvoir d'achat moyen de 50 USD/mois pendant la période 2003/2004 (+28% par rapport à 2001/2002),
►hausse constante des contributions des Vietnamiens de l'étranger (Viet kieu) : plus de 3 MrdUSD versés au Vietnam en 2005 ;
► présence accrue d’expatriés asiatiques et occidentaux à pouvoir d'achat élevé et très élevé ; résidant principalement à Hanoi et à Ho Chi Minh Ville, leur nombre est évalué à environ 70 000 ;
► croissance du secteur du tourisme : de 2,9 millions en 2004, le nombre de visiteurs étrangers est passé à 3,3 millions en 2005 avec un chiffre d'affaire global estimé à 2 MrdUSD ;
► essor de l’hôtellerie–restauration ; le pays compte dès à présent plus de 500 hôtels de trois étoiles et plus, et 1 500 hôtels totalisant 60 000 chambres répondant aux normes internationales ; ils abritent souvent des restaurants ouverts aux produits internationaux.


Comment faire pour importer son vin au Vietnam ?


Le rôle du distributeur est primordial. La distribution de vins et spiritueux importés s'appuie en amont sur les importateurs/distributeurs et en aval sur les hôtels et "resorts", les restaurants, les bars, les discothèques et les karaokés, la grande distribution (supermarchés, hypermarchés), les magasins de proximité, les cavistes et les magasins d'épicerie fine à assortiment international, la compagnie aérienne Vietnam Airlines, le duty free, etc.
La grande distribution alimentaire bénéficie d'une popularité croissante notamment dans les zones urbaines où elle jouit de la faveur des plus jeunes. Les supermarchés, dont le premier a ouvert ses portes en 1994, dépasseraient la centaine actuellement. Seuls deux groupes étrangers sont implantés au Vietnam à ce jour : Bourbon/Casino/Vendémia (France) et Metro (Allemagne).

La réglementation
Depuis le 1er janvier 2005, les droits de douane ont été ramenés de 80% à 65% pour l'ensemble des boissons alcoolisées. Quant aux droits d'accise, ils se présentent dorénavant comme suit :

Droits d'accise
40° et au-dessus : 65%
Entre 20° et 40° : 30%
Moins de 20° : 20%

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Interview d'Etienne Hugel



Un exemple de producteurs français ayant exporté ses vins au Vietnam: la société Hugel et Fils. Nous avons eu la chance d'interviewer Etienne Hugel.


Quelle a été votre démarche d'implantation au Vietnam? (partenaires, difficultés rencontrés, distribution...)
Nous avons en fait été contactés par notre importateur, la société Tan Khoa dont le responsable des vins Dong Khoi avait eu une recommandation pour nos vins de son ami Eric Simard, ancien de notre célèbre restaurant voisin l'Auberge de l'Ill des frères Haeberlin (*** Michelin). Eric est le directeur général des hôtels Victoria qui vont ainsi lister nos vins dans leurs établissements.

Au niveau institutionnel et administrative, avez-vous rencontré des difficultés? Quels sont les pièges à éviter?

Pas de difficultés particulières car nos conditions de ventes sont EXW (NDLR: EXW: en usine). Par contre les délais de dédouanement sont très longs.
Il est également très important que nos vins voyagent en containeur réfrigéré et que l'importateur dispose d'entrepôts climatisés (ce dont je me suis assuré).

Quelle est la demande des vietnamiens en terme de goût, d'attente?
Nous avons des vins qui répondent parfaitement aux subtilités de la gastronomie vietnamienne. A nous et à notre importateur d'éduquer nos futurs consommateurs. A ce jour les vins importés sont réservés aux plus aisés mais avec de tels taux de croissance les choses pourraient vite évoluer.

Quelles sont, selon vous, les lacunes du marché viticole vietnamien et que peuvent apporter les producteurs français?
La France a des liens historiques et culturels forts avec le Vietnam. Beaucoup repose sur la capacité à venir démarcher et éduquer ce marché qui ne présente pas de vins de qualité produit localement.


Quelle est la particularité de votre vin? de votre société?

Visitez www.hugel.fr tout et plus de ce vous voudrez jamais savoir sur nos vins... et plus

Quels sont vos concurrents directs au Vietnam? Les plus agressifs?
Indiscutablement les pays du nouveau monde, Australie et Nouvelle Zélande mais aussi Chili, Afrique du Sud, USA sans oublier la traditionnelle Europe, Italie, Autriche.

Quelles sont vos prévisions de vente?

Modestement 1200 bouteilles la première année mais avec un fort taux de progression possible.

Et quelle est, selon vous, la recette succès pour s'internationaliser?
Produire des vins irréprochables qui ont une personnalité et une image forte, ce qui est indiscutablement notre cas.

Merci M. Hugel

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lundi 7 mai 2007

Diageo : le leader mondial

Intéressons nous au groupe Diageo, leader mondial des vins et spiritueux avec un chiffre d'affaire de 10,7 milliards d'euros en 2005. Le groupe qui possède plus de 150 marques est issu de la fusion en 1997 de deux entreprises britanniques : GrandMet et Guinness PLC.

Diageo est positionné sur plus de 180 pays et occupe une position de leader sur les principaux marchés anglo-saxons : Etats-Unis, Australie et Royaume-Uni. La répartition géographique du CA est la suivante : Royaume Uni (17,1%), Europe (26,8%), Amérique du Nord (29,4%), Asie-Pacifique (10,7%), Amérique latine (6,2%) et autres (9,8%) (source site Boursier.com).

En France, le groupe est présent avec sa marque J&B qui est la première marque de Scotch Whisky vendu dans notre pays.

Le groupe Diageo possède une large gamme de vins et spiritueux. Parmi les marques les plus célèbres qu'ils possèdent on peut citer :
- Smirnoff la première vodka vendue dans le monde qui a été décliné en diffèrentes versions comme la Smirnoof Ice
- La Bière irlandaise Guiness
- Le whisky Johnnie Walker : numéro 1 mondial des Scotch Wisky
- Le Whisky J&B : numéro 2 mondial des Scotch Wisky
Diageo est aussi positionné sur le segment du vin (Beaulieu vineyard wine, Sterling vineyards wine, chalone Vineyards wine, Blossom Hill wine, Piat d'Or wine) et est propriétaire de la célèbre marque de champagne Dom Pérignon.

Tout comme Pernod-Ricard, Diageo a défini des «Global Brands» (7 marques : Smirnoff, J&B, Jack Daniels, Cointreau, Baileys, Guiness, Captain Morgan, Cuervo, Tanqueray) qui sont le fer de lance du groupe à l'international et représentent une grande partie du chiffre d'affaire (environ 60% du chiffre d'affaire) et de la croissance du groupe.

Sa position de leader sur les marchés anglo-saxons lui donne un avantage stratégique car ces marchés sont amenés à être les principaux marchés de consommation mondiaux que ce soit au niveau des vins ou des spiritueux. Pourtant, la bataille décisive se jouera surement sur les marché émergents comme la Chine, l'Inde ou la Russie ou chacun des acteurs a déjà commencé à avancer ses pions.

En parallèle, on peut constater que la guerre des « global brands » est un enjeu capital. A l'image des blockbusters dans le secteur de la santé, une « global brand » représente un chiffre d'affaire important et bénéficie d'une image internationale qui garantit des marges conséquentes à son propriétaire. L'attrait des diffèrents acteurs pour Absolut Vodka (voir notre article sur le sujet) témoigne de l'importance de ces « global Brands » sur le marché mondial des vins et spiritueux.

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samedi 5 mai 2007

Interview de Sandrine Cohen et Nicolas Dubos, éditeurs du guide Vin et Santé

Suite à notre article "Vin et santé: l'éternel débat", nous avons voulu en savoir plus et nous sommes donc adressés aux tout nouveaux éditeurs du guide "Vin et Santé". Ils ont bien voulu répondre à nos quelques questions, et nous les en remercions.

Qu'est-ce qui vous a amené à reprendre à votre compte le guide vin
et santé?

Epicuriens tous les 2 nous sommes persuadés des bien faits du vin sur la santé, non seulement persuadés mais en plus accompagnés de scientifiques nous le prouvons. Nous sommes désireux de prôner une consommation régulière mais MODEREE, en somme notre devise pourrait être buvons moins mais buvons mieux.

Avez vous été sollicités, attaqués, bref touchés d'une manière ou
d'une autre par des groupes de pression ?

Pas encore en ce qui nous concerne peut être que l'ancien éditeur a eu des problèmes je l'ignore mais nous pas encore, hors mis le fait que nous aimerions labelliser les cuvées que nous présentons c'est à dire, nous aimerions pouvoir apposer une collerette "recommandé par le guide VINS ET SANTE",cependant notre cher ministère de la santé refuse d'associer les termes vins et santé!!!!
Sachez qu'il y a quelques années une délégation du guide vins et santé est montée à l'Assemblée nationale pour un aménagement de la loi EVIN

Comment sont sélectionnés les producteurs figurant dans le guide?
N'avez vous pas peur que le fait d'en mettre certains en évidence sur
la rubrique "liens" de votre site internet ne vous fasse accuser de
favoritisme?

Navrée mais il n'y a pas de favoritisme dans notre travail, en effet tous les Domaines ayant un site Internet et faisant partie du guide sont mis en lien sur notre site, alors vous considérerez peut être que les Domaines faisant partis du guide et n'ayant pas de sites sont désavantagés, sachez qu'il nous arrive d'avoir des demandes de renseignements de prix par exemple pour ces domaines non dotés d'un site auxquels nous répondons; pour la sélection elle est simple, nous sommes évidemment à la recherche de vignerons attentifs à leur terre aux rendements, sachant que pour
prouver que le vin est bon pour la santé nous faisons en sorte de dégager les polyphénols et maintenant les RH2 pour les vins blancs, il est arrivé dans l'histoire du guide que les polyphénols soient quasi nuls alors dans ce cas nous prévenons le vigneron qui décide ou non d'être transparent

Nous espérons avoir été le plus clair possible, sachez que nous menons ce combat et que nous sommes désireux de passer le message que le vin est bon pour la santé, nous avons pour coutume de dire que nous existons pour le vigneron et grâce à lui. Il y en a assez de diaboliser le vin de ces amalgames trop souvent fait entre l'alcool et le vin et que nous espérons comme promis lors de leurs campagnes respectives que le candidat ou la candidate qui sera élu, permettra la publicité sur le vin..... A SUIVRE....



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jeudi 3 mai 2007

Les vins de Bordeaux travaillent leur image aux Etats-Unis

C'est avec la claire volonté de casser leur image d'un élitiste et vieillie du vin que le Comité Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) lance pour la deuxième année consécutive une tournée de producteurs bordelais aux Etats-Unis les 10, 14 et 15 mai prochains.

Cette opération séduction, orchestrée sur place par le Bordeaux Wine Bureau, émanation du CIVB basée à New York passera par Washington, Boston et New York. Sur la cote Est, les 17 producteurs faisant le déplacement pourront faire découvrir leur vins parmi 100 Bordeaux, qui ne doivent pas excéder les 25$. Le but de l'opération "Today's Bordeaux" est de montrer que le vin de Bordeaux peut etre moderne et abordable.

On peut saluer l'initiative du CIVB qui est le plus puissant groupement viticole français et se doit donc d'etre à la pointe de la conquete ou reconquete des marchés. Ce sont d'ailleurs les vins de Bordeaux qui , les premiers en France ont fait d ela publicité collective. Sur son site "bordeaux.com", le CIVB prend clairement pour cible le consommateur étranger (et anglophone...), et concilie avec un certain talent tradition et modernité, tout en offrant une large place au tourisme régional.

Cette stratégie est en phase avec les recommandations répétées par tous les rapports publiés ces dernieres années sur la situation du vin en France. Au meme moment on observe avec attention les "mises à jour" de la stratégie de l'Australie (voir notre article et le site Decanter), qui frise la surproduction et va clairement s'orienter vers la qualité en mettant en valeur la multiplicité de ses régions viticoles. L'Australie fait un choix stratégique...qui semble etre de s'aligner sur le modèle français! N'enterrons pas trop vite la diversité!

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